Algérie

Mal-vivre et grands espoirs



Mal-vivre et grands espoirs
Entre autres problèmes importants, l'état déplorable des routes et l'absence d'un commissariat de police pour sécuriser les lieux.Après plus de 50 ans d'indépendance, la commune de Oued El Alleug garde toujours son cachet colonial. A voir l'ambiance générale qui règne dans cette commune, on croirait que tout va bien, mais il suffit seulement d'aborder un de ses habitants pour découvrir tout le mal-être dans lequel vivent ces derniers. Située à 12 km du chef-lieu de la wilaya de Blida, ses habitants ne cessent d'espérer un cadre de vie décent.Bourgades aux oubliettesVenant de Boufarik, le premier quartier qu'on rencontre est celui de Ben Salah : la défectuosité des routes est le premier problème qui nous interpelle. Plein de boue et de trous béants, nous passons difficilement le premier accès. Même si leurs problèmes sont innombrables, les plus importants restent le mauvais état des routes et l'inexistence d'un commissariat de police ou d'une brigade de gendarmerie afin de sécuriser les lieux. «Les vols et les agressions sont monnaie courante chez nous, s'emporte un des habitants. Même les établissements étatiques tels que les écoles n'échappent pas aux voleurs, mais aucun responsable n'a daigné intervenir ou trouver une solution à ce problème.»Les cris de colère qui émanent du quartier de Ben Salah ne sont pas un cas isolé. A Haouch Derouane, officiellement ferme de Ben Salah Ibrahim, les habitants sont désemparés et emportés par un flot de fureur extrême. «Par temps de pluie, nous ne pouvons pas sortir de chez nous, car la boue arrive jusqu'au bas de nos portes. Sachant que nous devons parcourir près d'un kilomètre à pied avant d'arriver à l'arrêt de bus le plus proche, plusieurs de nos filles universitaires ne peuvent pas aller en cours», insiste Abdelkader, un des résidants du Haouch. Et de poursuivre : «Même le transport scolaire passe trop tôt. Un enfant de 6 ans doit se réveiller très tôt pour pouvoir se préparer et être à 7h devant la porte pour monter dans le bus scolaire. Passer à une heure pareille est pénible pour un enfant en bas âge.»En plus de tout cela, ce quartier est alimenté «illicitement» en eau potable. Selon notre interlocuteur, les résidants du haouch ont installé par leurs propres moyens des conduites de fortune piquées illégalement sur la conduite principale de l'ADE.«Nous avons sollicité à maintes reprises les autorités locales, mais il n'y a eu aucune suite, réplique notre interlocuteur. C'était l'unique solution pour nous alimenter en cette denrée vitale. Même si nous souffrons des perturbations dans l'alimentation en eau potable, cela règle un tant soit peu notre problème. Pour l'électricité, il a fallu que les propriétaires de l'EAC voisine, d'où nous nous alimentions illicitement aussi en électricité, se plaignent pour qu'on puisse bénéficier de compteurs et d'unbranchement légal.»Une plaie en plein centre-villeQue ce soit dans les douars ou au centre-ville, le mal-vivre est présent. Toutefois, ce qui attire notre attention, c'est l'état pitoyable du marché communal. Evidemment, en plus de la boue et de la chaussée défoncée, les immondices y sont le principal décor, chose tout à fait attendue, vu l'omniprésence du commerce informel qui envahit les lieux. Des camionnettes qui vendent des fruits et légumes sont stationnées un peu partout aux alentours du marché couvert de la ville. D'autres marchands moins «fortunés» ont préféré prendre le trottoir comme plateforme afin d'y exposer tout et n'importe quoi.«Ce lieu est normalement un marché couvert de fruits et légumes. L'Etat a cédé le droit d'exploitation des locaux qu'il contient contre une somme mensuelle symbolique, raconte un boucher. Aujourd'hui, la plupart des locaux sont fermés, il ne reste que quelques bouchers fidèles à leur emplacement.» Selon notre interlocuteur, la plupart des commerçants bénéficiaires de carreaux dans ce marché l'ont fui pour s'installer illicitement dans les environs. «C'est une réaction tout à fait compréhensible puisque les clients trouvaient tout ce qu'ils désiraient chez les commerçants informels et n'avaient pas besoin d'entrer au marché», explique-t-il.Des élèves en dangerAu milieu de cet état catastrophique des lieux, de l'insalubrité régnante et des injures lancées par les commerçants à la sauvette, une école primaire est bâtie là, et les enfants en bas âge y viennent chaque jour au risque d'être heurtés par une voiture ou un gros mot, ou pire encore de se trouver au milieu d'une bagarre. Avant d'entrer à l'école, ils sont là au milieu des tables de fortune, de choses et de personnes qu'ils ne doivent pas rencontrer à cet âge-là. Selon un épicier, il y a déjà eu des accidents où des élèves ont été victimes.«Heureusement que le mois de Ramadhan coincide avec l'été, cet endroit devient plein à craquer de monde. Il faut absolument délocaliser le marché puisque l'école à été construite bien avant.» En attendant que les autorités de wilaya trouvent une solution, les parents d'élèves sont contraints d'accompagner leurs enfants jusqu'à la porte de l'école et de les attendre à la sortie au milieu du grand souk.




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