Algérie

Makri se défend d'avoir comploté



«Police d'assurance.» Il y avait dans la prestation du président du MSP, Abderrezak Makri, au forum d'El-Moudjahid, lundi dernier, comme le signe d'une mise au point anticipée sur ses relations passées avec Saïd Bouteflika. Un peu comme s'il craignait de se voir impliqué comme Louisa Hanoune dans l'affaire de Toufik, Tartag et Saïd. «Je défie quiconque qui pourrait nous accuser de vouloir comploter contre le pays» a-t-il cru bon de préciser. Si ce n'est pas de la panique, cela y ressemble un peu. Choisir le forum d'El-Moudjahid au lieu de toutes les autres tribunes existantes ne tient pas du hasard. S'y rendre trois jours après la mise sous mandat de dépôt de la SG du PT, n'est pas sans raison non plus. Voilà comment Makri se défend sur sa rencontre avec Saïd Bouteflika. Il affirme lui avoir «présenté son initiative du consensus en toute transparence et sans aucune ambiguïté». Makri a même eu le souci de faire part à Saïd Bouteflika qu'il «conditionnait son initiative par l'adhésion des partis de l'opposition et l'état-major de l'ANP». C'est lui qui le dit. D'autant que l'unanimisme qu'il évoque relève plus du fantasme que de la réalité politique, surtout depuis le22 février dernier. De toutes façons, il n'est pas facile de suivre Makri dans ses raisonnements. Comme pour la sortie de crise qui, selon lui, «passe par la démission du président du Conseil constitutionnel actuel pour que le chef de l'Etat désigne une personnalité de consensus cautionnée par le Hirak, à condition qu'il démissionne, à son tour, et qu'il soit remplacé par une autre personnalité civile qui veillera, dans un délai n'excédant pas 9 mois, à former un gouvernement de consensus, avant la tenue d'élections supervisées par une commission indépendante». De quelle personnalité et de quel consensus «cautionnés par le Hirak» parle Makri' De Taleb Ibrahimi dont le nom a été évoqué sur quelques pancartes, ou de Mustapha Bouchachi très actif lors des marches' Il dit accepter «toutes les personnalités cautionnées par le Hirak pour la gestion de la période de transition». Naïveté ou ruse' Il sait que si le Hirak ne s'est pas structuré jusque-là et n'a pas de représentants c'est précisément parce qu'il est traversé par plusieurs courants inconciliables. Il a fini par faire part de son désir de négocier directement avec l'armée. «Comme dans tous les pays du monde» dit-il comme pour banaliser sa condition. Insaisissable le Makri!


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