Algérie

Makri évoque "une tentative de déstabilisation" de son parti



Dénonçant une tentative de déstabilisation du parti, le MSP prend les devants et annonce la suspension d'El-Hachemi Djaâboub, après sa nomination par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, mercredi passé, au poste de ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale.Le mouvement d'Abderrezak Makri a vigoureusement réagi à cette désignation, d'abord par la voix de son président, via les réseaux sociaux, affirmant que son parti n'a été consulté ni par le gouvernement ni par le concerné lui-même avant d'annoncer la tenue, le lendemain (jeudi), d'une réunion de son bureau exécutif.
Un conclave qu'il dirigera en compagnie du président du conseil consultatif du MSP, Abdelkader Semmari, et qui sera sanctionné par un communiqué tranchant, réitérant que le mouvement n'avait pris connaissance de la nomination d'El-Hachemi Djaâboub au poste de ministre dans le gouvernement d'Abdelaziz Djerad qu'à travers les médias.
Partant, le MSP considérera que le choix porté par le président de la République sur un membre de son medjliss echoura (conseil consultatif) sans consultation préalable des instances du parti constitue "une tentative de déstabilisation après la décision du mouvement de ne pas donner sa caution à la révision constitutionnelle lors du référendum prévu le 1er novembre prochain".
Ce qui dénote, ajoute le communiqué du MSP, le caractère factice de "la moralisation de la vie politique" prônée et que l'anhélation des partis politiques demeure en vigueur. "Cette démarche prouve que rien n'a changé dans les pratiques du système politique puisque le MSP a subi pareilles tentatives par le passé."
Concernant le désormais ex-militant et non moins membre du conseil consultatif du MSP, promu au poste de ministre, ses pairs considèrent que "son comportement est contraire à l'éthique et aux idéaux défendus par le parti, notamment dans cette conjoncture marquée par des attaques visant l'activité partisane en raison des positions politiques".
Il n'en fallait pas plus pour l'instance exécutive du MSP pour prononcer la suspension d'El-Hachemi Djaâboub ou, plus exactement, le gel de son adhésion au parti, lequel sera traduit devant le conseil de discipline considérant que son acceptation du poste de ministre s'est faite sans le consentement ou même la consultation du parti et que la non-participation du mouvement au gouvernement a été décidée par le conseil consultatif.
Plusieurs fois ministre dans les gouvernements Benflis, Ouyahia et Belkhadem sous la bannière du MSP, dont il était également le député pour la wilaya de Mila, le successeur de Chawki Achek Youcef, remercié au mois de juillet dernier dans des circonstances obscures, intègre donc en solitaire, mais avec fracas le gouvernement d'Abdelaziz Djerad. Il aura bafoué, selon ses compagnons de toujours, les règles statutaires et éthiques du parti.
Et à s'y méprendre, son recyclage, qui témoigne d'une incohérence certaine au sein de la maison du défunt Mahfoud Nahnah, donnera du mou à Abderrezak Makri, prêt à rebondir à la moindre opportunité après ses tergiversations hasardeuses à la veille de l'élection présidentielle avortée d'avril 2019, lesquelles lui avaient valu un désaveu au sein de sa propre famille politique.
En effet, l'héritier du trône de l'ex-Hamas s'offre déjà, à travers cet épisode, une fausse soupape pour accréditer le bien-fondé du "non" opposé par son parti et/ou par lui-même à la révision constitutionnelle.

Kamel GHIMOUZE


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