Le président du MSP semble avoir retrouvé son énergie d'opposant politique, après quelques mois d'hibernation consécutive à l'échec de son parti aux dernières élections locales. Le parti islamiste qui a fait l'un de ses plus mauvais scores depuis son apparition dans le paysage politique national, tente sous la direction du même Abderrezak Makri de rebondir pour retrouver une aura qu'il a manifestement perdue. Dans une déclaration devant les présidents des Assemblées locales et de wilayas de son parti, Abderrezak Makri se projette déjà dans une posture de Premier ministre ou même de président de la République. Une projection qui en dit long sur les ambitions démesurées de ce chef de parti, qui a habitué l'opinion publique par ses sorties polémiques. Il annoncera, à ce propos, que son mouvement se prépare déjà à cette perspective, en déployant des efforts incommensurables dans ce sens. Ne tirant pas les conclusions de l'échec de son parti sur sa propre carrière politique, Makri, qui demeure visiblement toujours optimiste d'arriver au palais d'El Mouradia à la seule force d'une argumentation, aujourd'hui passée de mode, s'est senti l'obligation d'instruire et sensibiliser ses élus locaux et nationaux autour de la nécessité d'essayer de bien gérer les communes et les Assemblées de wilaya. L'intention est louable, notamment lorsque le chef du MSP insiste sur la nécessaire amélioration des conditions de vie des concitoyens dans les cités et de défendre comme il se doit les intérêts nationaux. Sauf que les échecs répétés dans la gestion locale ont conduit le parti islamiste à une déconfiture, dont il paie aujourd'hui la facture.Mais pour Makri, qui s'est adonné à un sévère réquisitoire sur la situation économique du pays, et les différents indicateurs fournis par le FMI, la faute est ailleurs. Il la voit dans la politique des transferts sociaux qui, estime-t-il, n'est pas judicieuse. Il n'apporte aucun argument sérieux à ses critiques, semblant préférer la revue à la baisse de ces allocations budgétaires consenties dans le volet social.
Seulement, rien n'a été dit à ce sujet par ses députés au Parlement, lors des discussions sur la loi de finances 2022. À ce titre, le chef de file de l'ex- Hamas s'est ouvertement opposé à l'institution du dispositif d'allocation chômage et la titularisation des employés des dispositifs sociaux,les assimilant à un «financement de la paix sociale».
Visiblement irrité par la nomination de Aboujerra Soltani au tiers présidentiel au Sénat, toujours dans les bonnes grâces de l'Etat, le patron de l'ex- Hamas a préféré faire dans l'offensive pour se défendre, par rapport à cette désignation. «Notre mouvement a dépassé l'étape de domestication, les blocages, les infiltrations, les gels et toutes sortes de complots diurnes et nocturnes de la part de parties officielles ou de l'opposition». Makri estimera, par ailleurs, que son «mouvement déploie de grands efforts pour évoluer, afin de développer ses qualifications pour gouverner le pays, quand il sera démocratique... Ce qui est quasi certain pour nous», dira-t-il. Depuis les fameuses déclarations à chaud, suite aux résultats des élections locales et de wilayas et celles des sénatoriales, le patron du MSP semble avoir repris du poil de la bête. Il passe à l'offensive et entend sortir le grand jeu. Il dispose de moins de trois ans pour affiner sa straétégie, à moins que les autres cadres du parti décident de mettre un terme à sa carrière politique, qui a déjà pris fin en tant que député du MSP.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 26/03/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed OUANEZAR
Source : www.lexpressiondz.com