Algérie

MAKOUDA


Une daïra inaccessible à ses administrés
Les transporteurs des voyageurs sont interdits de sillonner le territoire de leur propre daïra. Les transporteurs de la commune de Boudjima sont, de nouveau, victimes de retraits de permis de conduire et d’autorisation de transport. Il leur est strictement interdit de passer par les routes sillonnant le territoire de leur daïra. Ce n’est pas parce que les agents des services de sécurité font leur travail, mais les raisons sont tout autres. Avant-hier, au niveau du barrage fixe dressé à de Zaouia, une localité située à deux kilomètres du chef-lieu de la daïra de Makouda, les transporteurs des voyageurs venus de Boudjima, se sont vu refouler par les éléments de la Gendarmerie nationale. Le motif invoqué pour ces retraits de permis de conduire et des autorisations de transport se résumaient à la ligne octroyée par les services du transport de la wilaya de Tizi Ouzou. Celle-ci autorisait, en effet, les propriétaires de véhicules à exploiter la ligne Boudjima - Tizi Ouzou, passant obligatoirement par la daïra de Ouaguenoun, dans l’autre versant est de la commune. Pour rappel, cette obligation arbitraire qui somme les transporteurs de passer par la daïra de Ouaguenoun, alors que leur commune relève du territoire administratif de la daïra de Makouda, dure depuis une décennie. Aujourd’hui, au vu des explications des transporteurs, il s’avère que le problème ne relève pas des compétences des services de sécurité, mais à une faille dans la gestion du transport au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou. Des années après le rattachement administratif de la commune de Boudjima à la daïra de Makouda, le département du transport au niveau de l’administration locale n’arrive pas encore à trouver une solution. En effet, si les propriétaires des véhicules persistent et signent qu’il est de leur droit de passer par le territoire de leur daïra, c’est parce que les responsables du secteur n’arrivent pas à suivre les changements de notre pays.Lorsque la commune de Boudjima relevait administrativement de la daïra de Ouaguenoun, il était, en effet, compréhensible que les lignes autorisées suivent cet itinéraire. Mais, aujourd’hui, les citoyens récusent ces motifs. «Comment ferions-nous alors pour nous faire délivrer des pièces administratives auprès de notre daïra», s’exclame un voyageur, lors d’un contrôle au niveau du barrage des forces de sécurité de Zaouia. Contraints, les voyageurs devront faire le double du trajet. Si par Makouda, il ne dure que vingt-cinq minutes, les citoyens, en passant par Ouaguenoun, devront patienter plus d’une heure pour arriver à Tizi Ouzou. 46 ans après l’Indépendance, des citoyens sont interdits «administrativement» de se rendre au chef-lieu de leur daïra. Une situation traduisant l’aveu d’échec de l’administration locale à appliquer les recommandations des hautes autorités de l’Etat. Si l’Etat élabore des découpages administratifs pour rapprocher les citoyens de l’administration, il semblerait que certains responsables au niveau local ne suivent pas la cadence. Le cas du service de transport de la wilaya de Tizi Ouzou qui ne trouve pas depuis dix années une solution à un problème administratif en est la preuve.Cette situation aberrante est partie pour durer encore longtemps. A présent, les transporteurs, organisés en association, ne comptent pas baisser les bras. Après les multiples réclamations au niveau de la direction du transport, c’est aux voyageurs qu’ils s’en remettent à présent pour les aider. Le silence des responsables du secteur joint au consentement des responsables et des élus locaux risquent de créer des situations conflictuelles. Car, sans solutions à proposer, ces derniers, tout en fuyant leurs responsabilités, veulent opposer les services de sécurité, conduits par les éléments de la Gendarmerie nationale aux citoyens désabusés.
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