Toufik Makhloufi a atteint l'objectif de la Fédération algérienne d'athlétisme qui était de placer quelques- uns de nos représentants en finale olympique.
Il veut maintenant se battre contre son propre challenge qui est de remporter une médaille et pourquoi pas la plus glorieuse d'entre elles, celle en or. Et croyez- nous sur ce qu'il a montré lors de la première phase des qualifications puis lors des demi-finales, il est en mesure de réaliser son rêve et celui de tout un peuple, celui d'Algérie.
Depuis la retraite de Noureddine Morceli, nous étions à la recherche de son successeur. Nous ne l'avons pas vu venir à cause du déclin du sport algérien qui ne parvenait plus à produire des champions. Les raisons d'une telle décrépitude devront être traitées dans un commentaire à venir.
Aujourd'hui, il s'agit de tirer bien bas le chapeau à ce superbe athlète qu'est Toufik Makhloufi qui n'a jamais été aussi proche d'une médaille olympique, même celle en or. Engagé, dimanche soir, dans la première demi-finale du 1500m des Jeux olympiques de Londres,
l'Algérien était attendu au tournant, à savoir qu'on se demandait s'il était capable de rééditer son exploit des séries où on l'avait vu survoler la sienne où courait pourtant le champion olympique en titre et auteur de la meilleure performance mondiale de la saison en 3 : 28.88, le Kenyan Asbel Kiprop. Il retrouvait ce dernier en demi-finale mais aussi son camarade d'entraînement, le Qatari Hamza Driouch. Disons que cette course a été loin de valoir celle des séries. Elle a été marquée par un rythme très lent au point où à un certain moment on se demandait si les coureurs avaient conscience de courir une demi-finale olympique.
Chacun surveillait l'autre comme le lait sur le feu sauf peut-être Kiprop le seul à avoir mené le plus longtemps sans pourtant jamais hausser la cadence. Le pouvait-il d'ailleurs ' On en doute. Durant la majeure partie de l'épreuve, Makhloufi s'est contenté de courir à la corde, au milieu du peloton. Cela a failli lui nuire puisque aux 1000m, bousculé, il a dû courir un peu en dehors de la piste pour éviter la chute. A 300m de l'arrivée, l'Algérien prit les choses en main.
Il se décala à l'extérieur du peloton et passa la vitesse supérieure. A partir de là, il devenait impossible de courir à son rythme. Il devança tous ceux qui le précédaient, même Kiprop incapable de répondre à cette accélération. Son avance prit tellement d'ampleur qu'il termina loin devant à la manière justement d'un Noureddine Morceli du temps de sa splendeur quand il laissait tout le monde sur place lors des derniers 300 mètres. Makhloufi se retrouvait ainsi en finale du 1500m qu'il disputera ce soir à 21h15, heure locale et algérienne. Quelles seront ses chances '
Grandes certainement car pour beaucoup d'observateurs, il devient le favori de cette course. Il faut savoir que lors des demi-finales, il a été loin d'avoir réalisé le meilleur temps. Il avait terminé en tête dans le temps de 3':42.24 qui est moins bon que celui de tous les athlètes ayant concouru dans la seconde demi-finale où le dernier a couru en 3 :40.61.
Ceci est du au rythme très lent qui fut imprimé lors de la première demi-finale où les coureurs ont longtemps hésité à prendre les devants. Mais la supériorité de Toufik fut tellement impressionnante en fin de course que les meilleurs espoirs sont permis pour lui. Aujourd'hui on peut dire que c'est lui qui a son destin en main. S'il court comme il l'a fait jusqu'ici, nul doute qu'il s'imposera et remportera la médaille d'or car dans les deux demi-finales, il ne s'est pas trouvé un seul athlète qui ait couru avec son aisance.
C'est donc contre lui, avant tout, qu'il va concourir. Dimanche soir après sa course victorieuse il a ressenti une douleur à la cuisse droite qui était d'ailleurs bandée. Il a grimacé et c'est soutenu par un membre du comité médical des Jeux qu'il a quitté le stade. Il faudrait, ensuite, tenir compte du fait qu'il aura comme concurrents quatre athlètes qui ont couru plus vite que lui cette saison à savoir les trois Kenyans Kiprop, Chepseba et Kiplagat et le Néo-Zélandais Nicholas Willis.
Les trois premiers vont tenter de faire une course d'équipe, exactement comme le faisaient les Kenyans du temps de Morceli. S'il court comme il sait, Makhloufi peut croire en un titre olympique. C'est lui et lui seul qui sait de quoi il est capable et s'il peut se transcender jusqu'à offrir à l'Algérie sa première médaille d'or olympique depuis celle Nouria Benida Merrah en 2000 à Sydney.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 06/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A A
Source : www.letempsdz.com