Algérie

Makaria Une famille dans la tourmente'


Makaria
                                    Une famille dans la tourmente'
Souffrance n C'est depuis déjà trois années que la famille de Madame Tassaâdit Amrani vit le calvaire sous une tente, en plein centre de la commune de Makaria.
Cette vieille dame qui habitait dans un bien de l'Etat depuis 1963 en compagnie de ses deux fils, ses belles-filles et leurs enfants au niveau de la rue Mohamed-Azzoug, s'est retrouvée par un beau matin du 9 décembre 2009 sur la voie publique. Obligée de planter une tente, offerte en signe de solidarité par le voisinage, elle lance un SOS aux autorités locales. En vain. Au contraire, au lieu de secours, c'est une décision de «vider» les lieux qu'elle reçoit.
Une décision signée du premier magistrat de la commune, Mustapha Foufa. La genèse du malheur de cette veuve de 65 ans, de ses enfants et petits-enfants, remonte, selon notre interlocutrice et ses enfants, à très loin. «Nous ne savons par quel tour de passe-passe, une personne s'est présentée avec des documents, prétendant que l'assiette de terrain sur laquelle est construite notre demeure, lui appartenait. Or, les documents ayant trait à cette propriété, sont au nom du Français qui y habitait avant l'indépendance de notre pays», nous disent-ils. Une procédure judiciaire est alors engagée par le nouveau «maître» des lieux. Encore là, Mme Tassaâdit Amrani se révolte d'abord et éclate en sanglots. «Je n'ai jamais reçu de convocation de la justice pour défendre mes droits, ceux de mes enfants et petits-enfants qui sont tous nés dans cette demeure. La décision de délogement a été prise en mon absence», clame-t-elle. Impuissante devant les forces de l'ombre, Mme Amrani ne cesse de réclamer «uniquement un chalet, pour vivre et mourir humblement. Depuis trois années, nous vivons sans eau, ni électricité et surtout sans latrines», dit-elle. Et de poursuivre : «Imaginez un instant, comment doivent faire des femmes sans latrines», conclut-elle.
Le P/APC de Makaria, Mustapha Foufa qui nous reçus dans son bureau, se veut sensible à cette situation qu'il connaît parfaitement. «J'ai fait plusieurs courriers au wali délégué pour trouver une solution à ce cas vraiment social, surtout que l'hiver approche. Sincèrement, je ne voudrais pas voir cette famille passer un troisième hiver sous une tente. Toutefois, je promets de saisir une fois de plus ma tutelle dans les prochains jours.»
Notons au passage, qu'une autre famille au niveau de la rue des frères Zioui, vit la même situation que Mme Amrani. Egalement une autre famille au niveau de la même commune risque de venir grossir le lot à compter de dimanche prochain, du fait qu'un huissier de justice a notifié au chef de famille un arrêté d'expulsion. En ce qui concerne ce dernier cas, le P/APC dit : «Nous allons saisir le wali délégué pour différer l'expulsion.» Et vogue la galère.
' Le maire sur la sellette
Le P/APC de la commune de Makaria, Mustapha Foufa, est dans le collimateur de l'ensemble des membres de l'assemblée. C'est en effet dix membres sur les onze que compte cette Assemblée populaire communale, qui ont déposé auprès du wali délégué d'Hussein-Dey un retrait de confiance au P/APC. Les élus frondeurs reprochent au P/APC en autres griefs, ses prises de décision de manière unilatérale sans consulter les membres de l'assemblée ni même ceux de l'exécutif et sa gestion douteuse des affaires de la commune. Le wali délégué d'Hussein-Dey a réuni l'ensemble de la composante pour dénouer la crise, sans succès. Cette montée soudaine au créneau, ne semble pas perturber le premier magistrat de la commune de Makaria qui dit : «J'y suis, j'y reste. Je suis l'élu de la population, pas de ces gens qui bloquent les affaires de la commune. S'ils sont là, c'est un peu grâce à moi, grâce au nom de Foufa qui est connu pour son intégrité au niveau de la commune de Makaria», tempête-t-il.Au sein des contribuables, c'est la même devise qui prime : «Le départ de l'ensemble de la composante, sinon rien. Fi h'dach ouela makach», disent-ils.
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