Algérie

Majestueuse Kabylie



Majestueuse Kabylie
Alger est déjà loin derrière. Le corps arrive à s'en extirper difficilement mais l'esprit lui colle longtemps après l'avoir perdu de vue. Le c'ur va bientôt battre pour une autre escale. Dans une traînée humectée par les relents maritimes du port qui en a vu des gens partir et lui revenir, sur des générations. La rosée maritime, l'iode, le reflet ridé de la mer argentée ou en mal de couleurs ont du mal à s'éloigner. Puis, un autre relief prend le relai. Verdure spacieuse, plaines ourlées, montagnes majestueuses. Des noms défilent, s'enchevêtrent. Tonalité chatoyante. Le c'ur de la Kabylie. Maisons aux toits intimement serrés aux murs peints de printemps s'imposant dans des doigts féminins. Solidarité à toute épreuve, traditions jalousement gardées. Le Djurdjura veille du haut de son mont neigeux. Tizi Ouzou, col des Genêts, donne accès aux us et coutumes de la région : vannerie, poterie, bijouterie, sculpture sur bois font retenir la curiosité. Arts successivement assurés de père en fils, que ce soit pour le travail de l'osier de Tizi Rached, qui s'ouvre sur les Aït Irathen (Ex-Fort-National et précédemment Fort Napoléon), le modelage de l'argile chez les potières de Boghni. Et puis qui n'a pas un jour entendu parler de la poterie des Ath Khelil, celles des Ouadhias encore de Maâtkas. Pour l'argent, dont la pérennité du travail est garantie par les orfèvres des Ath Yenni, ou bien encore pour le bois aux abords des Azzougen (Azazga). La terre n'étant pas prometteuse dans la région, on subvient à ses besoins grâce à l'art manuel. Ainsi, le tissage est dans tous les foyers, particulièrement soigné chez les Aït Hichem, à Aïn El Hammam, ou à Larbaâ Nath Irathen qui le laisse en héritage aux nouvelles générations. Burnous, couvertures, tapis... sont confectionnés avec une dextérité, que le résultat final, fait de tout de couleurs et de motifs berbères, confirme. L'amour du travail bien fait est un gage chez la population de ce versant du pays. Connaître cette contrée, c'est aussi voir ses habitants à la tâche, dans les oliveraies, les champs de figues dans toutes ses variétés, les jardins potagers... l'autre source de revenus éventuellement. Un autoconsommation dans la majeure partie des cas. Fierté et liberté imprègnent l'homme des montagnes. Grande et petite ou encore haute et basse Kabylie se rejoignent sur le flan du Djurdjura, traversant des milliers de villages, douars et hameaux juchés sur les crêtes, tout près du ciel, donnant une impression de fragilité. Ravins, maquis, forêts, fraîcheur et oxygène garantis. Jusqu'à Bejaïa. Elle, allie bien montagne et mer. L'harmonie enrobée par Yemma Gouraya, sage gardienne Sainte, depuis la nuit des temps. Le pèlerinage est périlleux mais si exaltant ! Du souffle aussi pour parcourir Adekkar, ombragé à loisir où une halte dans un restaurant aux dégustations locales est vivement conseillée. « Au rendez-vous des chasseurs », s'il donne accès par la suite à Sidi Aïch, via Ighzer Amokrane, dans l'Ifri révolutionnaire du mémorable 20 août 1956, ne doit pas vous faire louper au retour ; Akbou, Tazmalt, Bouira... Bejaïa ouvre les bras aux visiteurs par la corniche. Indescriptible, inouïe de beauté, originelle et à l'état sauvage. Inextinguible tableau offert par la nature. Quand la montagne se laisse tomber dans la mer, sous la caresse d'un ciel à l'irrésistible densité saisonnière, la réalité frôle le rêve et l'imagination s'en trouve gâtée. A ne plus savoir quoi dire. Le souffle coupé. Un détour à ne pas regretter. A ne pas rater surtout. Cela vaut le vertige.




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