Cette fois, on peut dire que l'enjeu a «tué» le jeu. En première période,
les deux équipes ont bien tenté de secouer les filets, mais n'y sont pas
arrivées faute de ne pas être allées au bout de leurs intentions. C'est que les
deux adversaires ont tout fait preuve de prudence. Aussi, la situation était
idéale à la mi-temps, du fait que, d'une part, l'équipe d'Algérie a fait le jeu
contre un adversaire contraint de subir car les camarades de Ziani ont
monopolisé le ballon d'une manière collective. Et puis, lorsque les Angolais
avaient le ballon, ils n'ont pas réussi à développer leurs actions dans la
mesure où, et comme exigé par Saâdane, ils trouvèrent devant eux une équipe
algérienne rapidement regroupée. Cette solidarité était on ne peut plus
rassurante, car les Verts ont également sollicité le keeper Carlos.
S'il fallait émettre un bémol, il
faut tout de même signaler le manque d'ambition flagrant de tous les joueurs en
seconde période. Il semble que, consciemment ou pas, les deux formations se
sont montrées prudentes à l'extrême, craignant certainement de commettre la
faute qui aurait ruiné tous leurs espoirs. Il est donc difficile de cerner de
façon claire les tactiques concoctées par les entraîneurs, eux aussi, ne l'oublions
pas, mis sous pression par l'importance du résultat. Quoi qu'il en soit, on
peut dire que conformément à ses habitudes, Saâdane avait annoncé qu'il
utiliserait un système de jeu en fonction de l'adversaire.
Contre l'Angola, certainement
plus performant que le Mali soutenu par tout un peuple. Il était logique de ne
pas dévoiler ses batteries, une maladresse qui aurait été mise à profit par les
Angolais. Aussi, avant la rencontre et interrogé par les médias, et en
technicien rompu aux arcanes de la compétition, Saâdane a consenti à déclarer:
«J'ai trois variantes d'organisation. Nous sommes en train d'apprendre dans la
difficulté. On va chercher la victoire, mais j'estime que cette Coupe d'Afrique
va nous aider à créer un fond de jeu. Nous sommes en train de trouver des
repères». Ce point de vue est conforté par Claude Leroy, qui connaît bien le
football africain. «La sélection algérienne doit élever son niveau de jeu pour
espérer aller loin dans cette Coupe d'Afrique. La différence entre le premier et
le second match prouve qu'il y a encore de la marge pour le troisième match
contre l'Angola».
Satisfait de la production de son
équipe, Saâdane n'avait aucune raison de bouleverser la composition. Mais après
les blessures de Bezzaz et Saïfi, il a pris la décision de titulariser Bouazza
qui a assumé le même rôle, à savoir bloquer les montées et a même raté une
superbe occasion de but. Ghezzal a eu la même mission où il a effectué, comme
face au Mali, un très utile travail de sape. Le coach algérien a réutilisé le
schéma tactique du 4-5-1, où prévoyait une furieuse bataille du milieu. Tous
les sportifs qui suivent avec passion cette CAN auront remarqué la fébrilité de
la défense angolaise mise à mal à quatre reprises et dont le gardien manque
d'assurance surtout sur les corners et les balles arrêtées, justement la
spécialité des Verts. Finalement, les deux équipes se sont trop «respectées» se
contentant d'un nul qui fait leur bonheur.
Posté Le : 19/01/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Adjal Lahouari
Source : www.lequotidien-oran.com