L'Algérie est parmi les rares pays à avoir les moyens et les atouts pour opérer un changement pacifique. Mais encore faut-il fédérer toutes les forces vives qui agissent dans le pays car il est constaté qu'il y a segmentation des luttes et donc aucune pression n'est exercée de l'intérieur sur le pouvoir.
C'est sur ce point, que les participants au Forum des discussions citoyennes, dont Maitre Bouchachi et le président du RAJ et autres avocats et militants, se sont entendus, à l'issue de cette rencontre organisée samedi 29 octobre par la Ligue de défense des droits de l'Homme, à Tizi Ouzou.
Dans ce contexte, Me Bouchachi a affirmé : «Notre démission ou notre silence aide le pouvoir à mettre en application son plan anti-changement. Le régime n'a aucune intention de se reformer mais nous voulons croire qu'il est possible de changer les choses pacifiquement». Néanmoins, Me Bouchachi reste convaincu que «les tenants du pouvoir, des institutions qui se maintiennent par la force, ne vont pas se laisser faire en élaborant un plan pour avorter toutes initiatives de renouveau visant le changement ».
«Malgré le sacrifice de nos martyrs pour recouvrer notre indépendance, nous évoluons toujours comme des sujets dans un Etat de non droit sous un régime totalitaire, non éclairé en plus», a-t-il soutenu. Revenant sur les reformes engagées par les pouvoirs publics, dont la LADDH n'avait pas pris part, l'orateur a qualifié de «dangereux» les projets de lois qui ont été proposés et qu'à travers cette démarche, «le pouvoir voulait seulement gagner du temps pour arriver aux élections de 2012».
Pour sa part, le Président du RAJ, M. Fersaoui a martelé : « La jeunesse a perdu tous ses repères et elle a compris que pour la soutenir, il ne suffit pas d'injecter de l'argent dans des organismes d'aide ou de soutien pour les jeunes. Notre jeunesse aspire à une solution pacifique et démocratique. Mais pour cela, on doit s'organiser et opter pour un travail d'organisation afin de pouvoir rassembler tous les mouvements qui bougent et qui revendiquent le changement».
Enfin, Maitre Nabila Smail, avocate près la Cour de Tizi Ouzou a entamé sa communication par une déclaration qui s'apparente à un cri de détresse : «La défense va mal. On n'arrive pas à lever la main de l'exécutif sur les magistrats. Il faut libérer la justice». La juriste qui a qualifié le projet de loi relatif à la profession d'avocat de «loi liberticide» a déclaré pour conclure : «Il faut laisser l'avocat faire son travail et l'exécutif doit arrêter d'interférer dans la mission du juge».
Posté Le : 29/10/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nordine Douici
Source : www.elwatan.com