Algérie

Maître Badi : "Le parquet doit s'autosaisir"



Sur les réseaux sociaux, notamment facebook, on pouvait relever, hier encore, à la lecture de certains posts, des discours incendiaires et mettant en doute le patriotisme des hirakistes en les accusant d'attenter à la stabilité du pays maintenant que les élections ont eu lieu. Une incitation à la haine et à la division qui a eu pour conséquence des affrontements violents enregistrés, lors du 45e vendredi de mobilisation.Oran, Sétif, Bordj Bou-Arréridj, Batna et Mascara ont été le théâtre de scènes de violence. Les manifestants ont été surpris par des anti-hirakistes qui ont même utilisé des armes blanches blessant de nombreux citoyens devant des policiers qui ne sont intervenus que bien après. "Ce sont là de graves dérapages qui sont inadmissibles. Pour beaucoup moins que ça, des hirakistes ont été arrêtés et condamnés", a commenté hier Me Badi.
Ce dernier s'est insurgé contre ce qu'il appelle "une justice à sens unique" en soulignant avec force "le silence" non seulement des policiers qui, dans la plupart des cas, ont fermé les yeux sur "des agissements répréhensibles par la loi", mais aussi et surtout par rapport à l'attitude elle-même de la justice. Me Abdelghani Badi a, d'ailleurs, dénoncé sur sa page facebook le contenu de certains posts qui sont, selon lui, "une véritable incitation à la haine et dont on peut mesurer les conséquences".
Il nous précisera lors d'un entretien téléphonique que "ces appels durent depuis un certain temps avec une escalade sans pareille depuis quelques jours et qui sont la cause directe des violences de vendredi dernier, et cela ira en empirant". Notre interlocuteur avertira "contre cette politique des deux poids deux mesures" en appelant chacun "à prendre ses responsabilités".
Le défenseur des libertés demeure convaincu que "chacun est en droit d'exprimer une opinion", mais il n'est pas question pour cet homme de loi "de débiter des horreurs sur les réseaux sociaux surtout s'il s'agit de semer la haine et d'appeler à la violence en toute
impunité".
Il plaide pour que "le parquet s'autosaisisse et arrête ces dérapages avant que la situation ne dégénère totalement". Les hirakistes, pour leur part, ont réaffirmé, en ce 45e vendredi de mobilisation contre le système en place, "la primauté du politique sur le militaire" et leur attachement à l'unité nationale, tout en insistant sur le caractère pacifique de la contestation, et rejeté toute tentative de discorde ou d'apologie de la haine.

Nabila SaIdoun


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)