Algérie

Maitre Ali Haroun : «La peine de mort ne dissuade pas les criminels»



Maitre Ali Haroun : «La peine de mort ne dissuade pas les criminels»
Pour Maître Ali Haroun (avocat et ancien ministre) : «La peine de mort ne dissuade pas les criminels». C'est aussi un partisan depuis des décennies de son abolition. La peine de mort pour lui ne doit pas faire oublier «ce qu'elle signifie concrètement. Au-delà de la sécheresse du jugement, la justice n'est pas qu'une seule application des lois mais elle doit avoir aussi notamment dans des cas où cette peine a été prononcée une dimension humaine». L'ex-membre du HCE considère que cette pratique est barbare au point, se souvient-t-il, qu'au «lendemain de l'indépendance, le président de la République en exercice avait demandé qu'au lieu de guillotiner les condamnés comme prévu par les lois françaises alors en vigueur sauf celles contrevenant à  la souveraineté nationale, on ait recours aux tirs par armes». Maître Haroun met en avant aussi un argument classique et familier chez les opposants à  la peine de mort. «Dans le cas d'une erreur judiciaire et l'histoire nous fournit de nombreux exemples comment pouvoir rectifier une telle tragique décision et réhabiliter la victime '» Selon lui : «On peut certes récupérer un honneur mais jamais la vie». Une autre raison plaide pour l'abolition. «L'Algérie, affirme-t-il, est un pays qui a signé des conventions internationales mais elle ne peut sur le plan externe défendre des valeurs d'ouverture e t se contredire en maintenant sur le plan interne des lois qui contreviennent à  l'esprit des pactes internationaux». Il y va de la crédibilité de l'Etat en quelque sorte. Trop souvent on pense que l'exécution d'un criminel dissuade les autres de renoncer à  leurs funestes projets. Maître Haroun n'y croit pas. «Si on exécute en public, c'est une image de barbarie qui entache toute une société mais appliquer la sentence aux aurores, en présence de six ou sept personnes ôte à  cet argument toute pertinence». L'homme a eu l'honneur de présider le ministère des droits de l'Homme, qui fut le premier du genre dans le monde arabe. Il préfère remplacer la peine de mort par «un emprisonnement de longue durée avec une peine incompressible comme cela se fait un peu partout dans le monde».


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