Algérie - Revue de Presse

Maison de Larbi Ben M'hidi à Biskra : Démolition d'un pan de l'histoire



«J'ai été sur place et il ne reste rien des murs qui ont vu vivre mon oncle», s'attriste l'architecte Larbi Merhoum, neveu du martyr. Le héros de la Guerre de Libération nationale a vécu dans cette maison quatre ans, juste avant d'entrer dans la clandestinité. «Les murs ont vu défiler des grands noms de l'histoire algérienne. Il est vraiment regrettable que rien n'ait été fait afin de préserver ce patrimoine historique», déplore M. Merhoum. La maison avait été construite, dans le vieux quartier européen de la ville en 1870. Et, faute d'entretien et de travaux de réhabilitation, la bâtisse est tombée en décrépitude. Le propriétaire a fini par opter pour la démolition, afin de construire une demeure plus sûre. «Ce qui est plus que compréhensible», objecte-t-il. Car, tout comme les deux sœurs du chahid, son neveu affirme comprendre parfaitement les raisons qui ont mené le propriétaire à  cet acte. Ce qui indigne cependant au plus haut point la famille Ben M'hidi, c'est la passivité des autorités locales. «La seule chose qui a été demandée par le directeur des moudjahidine est la remise en place de la plaque commémorative posée là il y a quelques années», raconte M. Merhoum. Rien n'est toutefois perdu. «Il suffirait que l'Etat se propose de racheter le terrain. Et, sur le terrain laissé vacant, l'on pourrait aménager un jardin de mémoire, avec une stèle en l'honneur du glorieux martyr», souhaite M. Merhoum, qui affirme garder l'espoir «d'un sursaut de conscience patriotique». D'autant plus qu'au cours des travaux de démolition, une découverte plutôt surprenante attend, nichée entre le toit et le faux-plafond, les riverains : une colonie d'abeilles y a élu domicile depuis des années, au vu de l'importance de la ruche. «Tout le quartier a eu le droit à  son quota de miel. Joli signe du destin…», conclut le neveu de Larbi Ben M'hidi.      
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)