L'association El Amel d'aide aux cancéreux a inauguré, mercredi dernier, à Belouizdad, un centre d'accueil pour les enfants atteints de pathologies cancéreuses, non loin du Centre Pierre et Marie Curie.Baptisé la «Maison de l'espoir», ce lieu d'hébergement d'une capacité de 30 lits, avec toutes les commodités, permettra à ces enfants, accompagnés de leurs mamans, venus des différentes wilayas, d'être proches des centres de prise en charge, que ce soit au CPMC, ou aux services d'onco-pédiatrie, au CHU de Beni Messous, CHU Mustapha Bacha et à Parnet. «La majorité de ces enfants est suivie à titre externe dans les structures hospitalières.
Cette maison, acquise par l'association El Amel en guise de don par le chef d'une entreprise privée, permettra à ces enfants de faire les examens nécessaires dans les délais et de bénéficier des soins appropriés sans perdre de temps, surtout que la plupart sont issus des wilayas du Sud», précise Mme Hamida Kettab. Et de rappeler que cette maison a son histoire vu qu'elle appartenait au chahid Mimoune Ahmed, surnommé «Si Toufik». Mimoune Ahmed a été arrêté dans cette maison par l'armée coloniale et acheminé à l'ex-villa Sésini, un centre de tortures, où il avait subi les pires sévices par Jean Marie le Pen.
Pour le Pr Fatiha Gachi, responsable du service d'onco-pédiatrie au CPMC, «cette maison vient soulager les services, dont le nombre de lits d'hospitalisation est très réduit au niveau de tous les établissements». «Il faut préciser que les soins sont admis en ambulatoire, certes, mais avant d'entamer les traitements, des examens d'exploration s'imposent, ce qui nécessite donc une hospitalisation qui n'est pas toujours possible vu le nombre réduit de lits», a-t-elle souligné. Et de signaler qu'«à défaut d'hébergement, de nombreux patients abandonnent les traitements». Pour le Pr Boudiaf, chef de service d'onco-pédiatrie au CHU Mustapha Bacha, «ce problème d'abandon en inter-cure se pose réellement et c'est dommage que des patients ne puissent pas suivre leurs traitements jusqu'à la fin.
Ce lieu d'hébergement, au cadre agréable, aidera vraiment les parents à aller jusqu'au bout pour le traitement de leurs enfants», a-t-elle indiqué. Abordant l'incidence des cancers pédiatriques, le Pr Boudiaf estime que 1500 nouveaux cas sont enregistrés chaque année en Algérie, avec une prédominance des tumeurs solides. «Ce sont plutôt les hémopathies malignes qui nécessitent une hospitalisation.
Ce qui pose d'ailleurs un sérieux problème, car les structures ne sont pas adaptées. L'exemple du CPMC, doté de sept lits, et qui assure une activité d'un grand centre de prise en charge européen, est un exemple édifiant», a noté le Pr Boudiaf, qui déplore l'exclusion de l'enfant du Plan cancer 2015-2019, dont la prise en charge, notamment la chimiothérapie, est pourtant moins coûteuse que pour l'adulte, et le cancer de l'enfant guérit dans les 80% des cas. Le Pr Benmouffok, du service d'onco-pédiatrie du CHU Parnet, revient sur la pénurie de certains médicaments nécessaires dans la prise en charge des cancers pédiatriques, notamment la leucémie.
«Pourtant, ces produits indispensables ne sont pas onéreux», regrette-t-elle. La réflexion doit être justement engagée en urgence pour mettre en place un programme national de lutte contre le cancer pédiatrique, avec la mise en place des moyens nécessaires pour la prise en charge, notamment les structures adaptées à l'enfant.
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Posté Le : 17/03/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamila Kourta
Source : www.elwatan.com