Algérie

Mais si voyons ! J'y étais ! J'en étais !


Je propose mon facteur comme Président ! Dans cette contrée épistolaire par excellence, il a toujours été aux?? Avant-Postes !
C'est la phrase à la mode ! Le truc que les nanas et les mecs te brandissent à tout bout de champ depuis quelques heures, comme un sauf-conduit, comme un badge certifiant de leur engagement ancien dans la «cause» : «Moi, Bouteflika, je n'ai pas attendu le 22 février pour le dénoncer.» Ou encore «Dès sa prise de fonction en 1999, j'ai crié haut et fort tout le mal que je pensais de ce despote !» Waouh ! Tu te dis que, contrairement aux registres des résidences de ton APC, et aux témoignages de ta famille, entre 1999 et ce jour, mardi 9 février 2019, t'as dû vivre dans un autre pays ou une autre galaxie pour avoir si piteusement raté autant d'engagés anti-Abdekka ! Ou alors tu te dis que toi aussi, tu dois te joindre à cette «légende urbaine» en train de s'installer dans le décor décidément en carton-pâte de la Dézédie. Alors, j'y vais ! Franco de port et de honte ! Moi, Bouteflika, dès 1962, à peine jailli des entrailles endolories de ma vénérable maman, j'ai attiré l'attention de Boumediène contre ses agissements. En couche-culotte de fortune, emmailloté dans de la jute, j'ai rampé jusqu'au Palais et, les yeux dans les yeux, j'ai lâché à un Boum abasourdi : «Moustache ! Méfie-toi de ce gugusse !» Il ne m'a pas écouté ! Quelques mois après, et du Guigoz encore sur les lèvres, je suis allé voir Ben Bella à qui j'ai dit en face, les yeux dans les yeux et la main dans le «Sendouk Tadhamoun», ceci : «C'est ce Judas qui te perdra !» Il ne m'a pas écouté ! Et dès que j'ai pu courir et gambader, j'ai grimpé la colline des Tagarins pour dire aux généraux, les yeux dans les yeux et la peur au ventre, «surtout pas lui, même s'il est le moins mauvais». Ils ne m'ont pas écouté ! Alors, ça va comme ça ' J'suis bon ' Je peux figurer dans cette drôle de dream-team surgie du néant, de ce néant étrangement et soudainement surpeuplé d'opposants tellement tellement historiques à Bouteflika ' Me reste tout de même une question : si nous avons été aussi nombreux à le combattre depuis aussi longtemps, comment se fait-il que nous n'ayons pas eu sa peau et celle de son frère plus tôt ' Pas la peine de vous presser pour me répondre. Prenez plutôt le temps de fumer du thé pour rester éveillés à ce cauchemar qui continue.
H. L.
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