Depuis 10 ans, la circulation est devenue infernale dans les villes et particulièrement à Alger. Depuis un an, depuis qu'elle travaille à Alger-Centre et habite à Dély Ibrahim, Dalila passe 4 heures par jour dans sa voiture. Ce matin, elle est sortie et s'est enfoncée dans la circulation avec l'esprit noir d'avoir à affronter ses semblables et l'impuissance des pouvoirs publics à régler ce cauchemar.A 7h déjà, tout est bouché et les klaxons des automobilistes furieux ont entamé leur concert de stress sonore. Dalila ferme sa fenêtre et, comme elle ne supporte plus la musique depuis qu'elle conduit à Alger, elle allume la radio et tombe sur une émission racontant l'histoire du cheval. A 8h, Dalila est aux prises avec un étrange sentiment compris entre la jalousie et la haine, voyant deux motards de la police, toutes sirènes dehors, trouant la circulation pour faciliter la vie à deux voitures noires de vagues officiels.A 9h, Dalila est au travail mais préfère ne pas en parler. A 17h, Dalila finit sa journée et calcule dans sa voiture que dans 10 ans, elle aura passé 10 000 heures dans sa voiture. A 18h, les klaxons devenant de plus en plus malades, Dalila appelle son psy, un nouveau spécialiste des névroses dues à la circulation, qui traite ses patients par téléphone. Dalila lui raconte, le psy la calme puis se fait payer en flexy.Dalila s'est préparé un café à l'aide d'une cafetière installée dans la voiture, a épluché quelques oignons et, à 19h, arrive chez elle. Son mari, qui est déjà en pyjama, lui demande ce qu'elle a préparé à manger. Dalila klaxonne, mais son mari insiste. C'est là que Dalila a fait un accident, trouvant par hasard un cric dans la salle de bains. Heureusement, s'est-elle dit en allant voir plus tard son mari à l'hôpital, lors de son mariage elle avait contracté une assurance tous risques.
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Posté Le : 30/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chawki Amari
Source : www.elwatan.com