Quadragénaires, quinquagénaires et autres vétérans sont toujours de plus
en plus nombreux à s'adonner à la pratique du sport. Il suffit juste de faire
un saut au stade des Castors ou celui de Maraval, vers les coups de 17 heures,
pour voir comment ces hommes et ces femmes se dépensent sans compter. En
souffle et en sueur, pour entretenir un corps devenu coupable de tous les
excès.
Samedi dernier, peu après 17 heures, les parkings jouxtant les stades des
Castors et celui de Hadefi Miloud (wembley) sont occupés jusqu'au dernier carré.
A l'intérieur des deux enceintes sportives, bedaines ramassées et chevelures
blanches trahissent bien l'âge des groupes de coureurs solidaires dans l'effort
et silencieux dans leur rituel. Ils sont médecins, fonctionnaires,
commerçants... femmes au foyer. Ils viennent trois fois par semaine «avaler»
quelques kilomètres de pistes pour, en fin de compte, se sentir bien dans leurs
corps. Cheikh Naceur, commerçant, rencontré au stade des Castors, fait office
d'entraîneur et de manager. C'est un ancien judoka. A 54 ans, il en paraît dix
de moins. «Je conçois les programmes, selon les spécificités de chaque individu
et je les suis dans leur progression. Il n'y a pas d'âge interdit pour le sport
», précise d'emblée ce mordu de footing qui évoquera longuement des anecdotes,
le cas de certaines personnes « qui ont retrouvé le bonheur et un sens à leur
vie en s'adonnant simplement à la pratique du sport, comme ce malade qui, après
avoir suivi toutes les thérapies, a retrouvé la santé grâce au sport». La
discussion entamée sur les gradins du stade offre une vision complète sur le
tour de piste. Là-bas, le groupe de personnes court déjà depuis 25 minutes et
aucun ne semble vouloir abandonner le pari de boucler la demie-heure de trot.
D'autres personnes sur les abords s'étirent dans la douleur. «Exercice
indispensable, explique l'entraîneur, pour le décrassage». Deux femmes, la tête
couverte de voile, courent en petit trot ne se sentant nullement gênées par la
présence des autres hommes.
Missoum, un autre accro de sport d'entretien présent sur les lieux est un
paramédical exerçant dans un dispensaire psychiatrique, affirme, pour sa part,
que «le sport est un excellent remède d'équilibre mental et rien ne vaut un bon
petit effort physique pour contrer les effets néfastes de la sédentarisation».
En somme, «un esprit sain dans un corps sain».
«Et c'est évident, ces dernières années, avec les nouveaux modes de vie,
stress, alimentation déséquilibrée et apparitions inquiétantes des maladies
comme le diabète et la tension a fait que la classe moyenne, et pas seulement,
se soucie beaucoup plus du corps que les générations précédentes», indique pour
sa part Dr Tarik, médecin de travail et grand adepte de sport. Et celui-ci
d'ajouter, que les grandes campagnes lancées pour lutter contre le tabagisme,
par exemple, ou simplement celles qui préconisent une alimentation saine, ont
presque réussi à culpabiliser celui qui ne s'adonne pas au sport ou celui qui
fume ou simplement celui qui mange mal. Faire tout simplement admettre l'évidence
de l'adage qui dit que «la maladie n'étant pas une fatalité».
Autre sport pratiqué par cette même frange de population est le
stretching ou la mise en forme. Il se pratique dans des salles fermées sous la
conduite d'un entraîneur et ça coûte jusqu'à 5.000 dinars par mois pour trois
séances par semaine. Ce sport est principalement destiné à des personnes aisées
ou quelque peu, mais ayant des problèmes de poids. En plus du prix à payer, ce
sport nécessite des efforts constants et plus poussés que le simple footing.
Et quel que soit le sport pratiqué en groupe comme le foot le vendredi ou
le footing solitaire, la motivation demeure toujours la même « se sentir bien
dans sa peau et dans son mental ». Bien sûr que le physique reste un atout de
taille pour avoir sa place dans la société comme cela semble être inculqué par
la télévision et autres représentations virtuelles. Car il y a de ces images
pour réussir bien sa vie qui ne demandent rien d'autre qu'un physique
bien-portant et c'est ce que cherchent ces sportifs amateurs, qui veulent
«repousser» la vieillesse dans ses derniers retranchements. Pour revenir à la
pratique en elle-même, c'est «ce moment d'oubli de retour à soi, de solitude
tout à la fois arraché au temps et autres difficultés amassées durant toute la
journée».
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Posté Le : 04/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : L T
Source : www.lequotidien-oran.com