Algérie

Mais où sont passés les redresseurs du FLN '



Comparées aux attaques dont il a été la cible quand le FLN préparait les élections législatives, celles auxquelles Belkhadem a dû faire face à l'occasion des préparatifs des locales ont été nettement moins agressives pour ne pas dire insignifiantes. La contestation des listes qu'en l'occurrence Belkhadem a avalisées n'a pas en effet mobilisé grand monde dans les rangs du parti. Elle n'a même pas motivé les «redresseurs» à tenter de redonner du souffle à leur mouvement en perte de vitesse depuis la tentative avortée d'occupation du siège central du FLN à Hydra.
Depuis cette opération grand-guignolesque, les redresseurs se sont faits étonnamment discrets, pour ne pas dire totalement absents. Leur effacement peut indiquer qu'ils se sont faits à la raison ou qu'il leur a été signifié que contrairement à ce qu'ils ont cru, leur «tête de Turc» n'a pas été lâchée en haut lieu. En tout cas, il leur aurait été difficile de relancer leur contestation de Belkhadem à l'occasion des préparatifs des élections locales en l'accusant de conduire à l'échec le FLN alors qu'ayant prédit qu'il allait en être ainsi pour les législatives, le parti conduit par ce même Belkhadem a été le grand «triomphateur». Un «triomphe» qui à n'en point douter a fait prendre conscience à certains parmi les plus remuants d'entre les «redresseurs» qu'ils se sont fourvoyés dans une opération tournant à leur confusion car ses ficelles se manipulaient du dehors du parti et visait d'autres objectifs que «la sauvegarde du FLN» et celui de sa préservation de «la dérive islamiste» dont Belkhadem est censé être le grand ordonnateur.
Un moment réunis parce qu'ayant cru que la déchéance de Belkhadem de son poste de secrétaire général était à la portée de leur action, les segments de la contestation anti-Belkhadem se sont à nouveau dispersés et certains ont refait même acte d'allégeance à celui qu'ils n'ont pu déboulonner. Pour sa part, Belkhadem n'est jamais apparu aussi solide à son poste que durant ces semaines préélectorales. Auréolé du succès remporté par le FLN aux législatives, il a promis aux militants la même réussite pour les locales. Il a parallèlement renforcé son emprise sur l'appareil du parti en jouant sur la carte du rajeunissement de son encadrement. S'il n'y a rien eu de démocratique dans la conduite de l'opération, elle lui a permis en tous cas de marginaliser les «caciques» qui ont fait montre de sympathie ou d'approbation à l'égard du mouvement de contestation qui le cible.
Si le FLN renouvelle son «exploit» électoral des législatives à l'occasion de la prochaine compétition de novembre, Belkhadem aura partie gagnée contre ses adversaires qui ont déjà renoncé à batailler contre lui. Les «redresseurs» auront servi à occuper l'opinion publique et surtout à la faire s'intéresser à une lutte intestine destinée à faire écran à celle à enjeu de pouvoir engagée au sommet de l'Etat et à laquelle Belkhadem n'a participé qu'en tant que supplétif chargé du rôle d'épouvantail servant à focaliser sur lui les oppositions et les craintes que suscite la succession programmée.


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