Algérie

Mais garez, Karima!



Pour les lecteurs qui sont friands de procès portant sur la corruption, le procès dit: «Autoroute Est-Ouest» de 2015, à la cour d'Alger, n'est resté dans les mémoires que les moyens utilisés en vue d'arracher les aveux d'innocents cadres malmenés, jugés, entendus, et condamnés sur des faits non prouvés! Rares sont ceux qui ont échappé au châtiment! Sept ans après, d'anciens détenus ont aujourd'hui disparu!D'autres, plus chanceux, ont repris sous d'autres cieux, leurs activités prédestinées, en essayant d'oublier les malheurs passés. Parmi eux, un couple de sensationnels et grands magistrats, Hadja Karima Mégari et Med Bouchama, se trouvent actuellement sur un nuage et se délectent d'un mérité et mielleux plaisir! Med Bouchama, magistrat et ex-secrétaire général du ministère des Travaux publics, a connu les pires sévices moraux, que l'on puisse imaginer, mais qui a été finalement, acquitté, en 2015! Ce n'était pas tout! Sa femme, Karima Mégari-Bouchama, une magistrate émérite, faisant alors des miracles d'anthologie à la cour d'Alger, fut choquée par le dur, inhumain et révoltant régime appliqué à son doux époux! Elle fut obligée de monter voir son «collègue» du parquet général, qui était l'ami de banc de scolarité, dans leur adolescence, pour une courte visite chez le juge d'instruction, saluer sa moitié, Mohammed, en détention préventive!
Vous pensez bien de la réponse! «Niet», «No», «Neine», «Laà»! Le vrai pouvoir «policier» d'alors s'est méchamment, prononcé. Même, et c'est là où le bât blesse, ses collègues magistrats de la cour, firent en sorte de l'éviter, notamment dans les couloirs du Palais de justice de la rue «Abane-Ramdane».
La pauvre juge du siège, l'intègre magistrate, la mère des détenus, se démena comme elle put, allant même jusqu'à déranger le ministre de la Justice de l'époque, qui lui répondit, non seulement sérieusement, mais «diplomatiquement», par la négative! Elle dut attendre le procès, entre deux visites en taule, les longues journées de débats, les interminables délibérations du tribunal criminel, et le verdict. Même ses collègues magistrats hypocrites firent en sorte de l'éviter, elle, la brave juge propre, compétente, épouse fidèle, bonne mère de famille, repoussée comme la gale par de pseudo-magistrats, à-plat-ventristes, peureux, plus près des «khobsistes», couards, lâches, plus près de la peur d'être vus en compagnie de Karima Mégari, le dame du magistrat-prisonnier- soupçonné de corruption, que du serment fait le jour de la fin de la scolarité à l'Ecole supérieure de la magistrature! Entre-temps, elle rejoignit la cour suprême, où elle attira l'attention, par sa dignité, sa ponctualité, sa rigueur dans la gestion des dossiers, d'un certain Abderrachid Tebbi, alors premier président de la Cour suprême! C'est alors que quelques jours après son installation au poste de ministre de la Justice, à la place de son collègue et ami, Belgacem Zeghmati, Abderrachid Tebbi, a vite fait de nommer cette admirable magistrate à la tête de la «commission bancaire», un organisme capital, dans la démarche de la politique financière, dans la lutte de la corruption! Bravo, Mme la présidente, Karima Mégari! Félicitations Hadja Karima Bouchama, pour ce poste mille fois mérité! Espérons que cette promo vous fera oublier les
105 vrais soucis du faux dossier, dit de l'«autoroute Est-Ouest», un dossier à oublier au plus vite, comme pour l'aura et le prestige de notre justice! Et leurs regards, à surtout, oublier la honte des collègues qui détournaient le regard au moment de votre fier et majestueux passage, malgré la douleur qui vous tordait les tripes percées, par tant de vilenie, de dégoût et de lâcheté!


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