Algérie

Mais bon'



Arts & Lettres reprend ses quartiers. Il s'en est passé des choses durant cet été ! Il y a eu le 2e Panaf, au programme si dense que la frustration de ne pas avoir tout vu est restée comme une arête dans le larynx de l'âme. Mais bon, le plaisir de voir les Algériens sortir autant est, mine de rien, une petite révolution. Puis est venu le nouveau week-end, non pas semi-universel, mais à rebours, puisque le repos précède l'activité sociale et celle-ci le début de semaine. Mais bon, nous pouvons au moins nous inscrire au Guinness Book pour être, sans doute, le seul peuple à avoir connu trois week-ends en une génération.Il y a eu, juste après, le Ramadhan qui inaugure son cycle estival aux journées de plus en plus longues ce qui, déjà, a réduit l'espace culturel nocturne. Mais bon, pourquoi ne pas imaginer d'autres formes d'activités culturelles, plus courtes, plus ciblées et en proximité surtout pour défalquer les temps de déplacement 'Il y a eu les performances de l'équipe nationale de football et l'incroyable allégresse qui en a résulté et que nos sociologues ont tort de ne pas étudier. Mais bon, pourquoi se priver de joie quand cette denrée est aussi rare sur le marché de l'existence 'Il y a eu la rebuffade de Farouk Hosni à l'Unesco que commente notre cher Merzak Begtache (p. 22). Comment ne pas y voir les errances idéologiques du monde arabe qui, longtemps, a privilégié le sentimentalisme braillard sur l'intelligence active ' Brûler des livres n'est déjà pas moral. En brûler au prétexte qu'ils sont écrits dans la langue de son ennemi est tout simplement suicidaire. A Tel-Aviv, on enseigne, non seulement l'arabe classique mais toutes ses versions locales parlées ! Mais bon, il y a l'université des sciences islamiques de Constantine dont le programme ambitieux de langues étrangères a prévu aussi l'enseignement de l'hébreu pour connaître la Thora et le monde hébraïque. Il y a eu cette histoire de tabliers à l'école : roses pour les filles, bleus pour les garçons. Significative, cette distinction sexuelle, là où seul le savoir devrait différencier. Mais bon, c'est logique, après l'école-garderie, l'école pouponnière...Il y a l'imbroglio « apparemment » géographique du Salon du Livre dans un climat électrique, complètement étranger au véritable débat sur le livre et la lecture publique. Mais bon, disons-nous qu'il est de bon ton que les « gens du livre » soient des gens de « grande tente ». Il y a enfin Alger, chantée par tant de poètes et que des bureaucrates se sont acharnés à vider justement de toute poésie. Mais bon, il y a cet hommage à Mahmoud Darwich (lire pp. 20 et 21) qui vient nous rappeler combien les mots d'un seul homme peuvent être de formidables espaces d'émotion, de conscience et d'enthousiasme. Et bien quoi ' La vie continue'


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