Algérie

Maires et impairs



L?actualité communale et les activités de la wilaya déléguée produisent peu de flashs d?information. Les maires élus aux suffrages populaires et les fonctionnaires nommés pour pérenniser l?action de l?Etat ne font pas l?événement comme cela se fait sous d?autres cieux, notamment dans les journaux des initiatives locales. A-t-on déjà vu chez nous un maire opérer une visite d?inspection inopinée au marché des fruits et légumes du coin pour s?enquérir de la qualité des produits et de la mercuriale des prix ? Que nenni ! Pis, les abattoirs clandestins prolifèrent à la vitesse de l?éclair, pendant que la grippe aviaire alimente les discussions dans les chaumières. Dès à présent, aucun maire ne s?est intéressé de près à l?hygiène des halles relevant de sa circonscription. Tant qu?à faire, celui-ci n?est pas près de faire une apparition dans le voisinage immédiat de sa localité pour s?informer sur la qualité de vie de ses concitoyens. Une visite périodique s?impose pourtant pour constater l?état des routes et des trottoirs placés sous le « joug » des commerçants informels. En conséquence, à charge du citoyen de se rendre compte soi-même de l?avancée des projets et de l?utilisation rationnelle des deniers de l?Etat. Nos enfants ne sont pas les plus « chouchoutés ». Pour l?exemple, aucun élu n?a daigné examiner un jour les cantines scolaires ou s?inquiéter en cette période hivernale de l?absence de chauffage dans les classes. Les élus locaux ressentent-ils de l?aversion au contact de leurs administrés en phase postélectorale ? Comment dès lors traduire l?inimitié sciemment cultivée à l?égard de leur électorat qui les a pourtant conduit au « firmament de l?investiture » ? La réalité du vécu des citoyens ne réside assurément pas dans les doléances exposées à l?emporte-pièce lors des séances d?audience hebdomadaire. La réalité est tout autre. Cruelle. Et en deçà de l?appréciation consignée à tort sur le vernis qui entoure, dans bien des cas, la tournée des commis de l?Etat. Au demeurant, l?évidence du quotidien du petit peuple est à chercher ailleurs que dans les cabinets feutrés des sièges de mairies.


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