Algérie

Maintenance aéronotique en Afrique : Air Algérie plaide l'union sacrée


Abdelwahid Bouabdellah, PDG d'Air Algérie, a plaidé hier pour la « fédération des moyens des compagnies aériennes africaines en matière de maintenance, réparations et révision (MRO) », car selon lui « la bataille du ciel se prépare aujourd'hui au sol ». Le PDG de la compagnie nationale a relevé cet aspect dans un discours à l'ouverture de la 19e conférence des centres de maintenance aéronautique « MRO Africa », organisée à Alger par Air Algérie en partenariat avec African Aviation et l'association des compagnies aériennes africaines (AFRAA). Les contrôles SAFA dans les aéroports européens se font aussi bien sur la qualité de la cabine que sur la fiabilité des moteurs et de la cellule. « Sur ce point-là, nous n'avons rien à envier aux compagnies européennes. Nous avons les ressources humaines, les installations et la flexibilité. Nous visons l'Afrique. Il faut aller vers une économie d'échelle au niveau continental, par exemple en créant un stock stratégique de pièces de rechange même s'il faut le partager entre plusieurs pays », souligne le premier responsable de la compagnie aérienne nationale.A ses yeux, l'objectif à moyen terme est de développer l'industrie aéronautique africaine. Il dira d'ailleurs : « Nous avons les moyens. Nous avons commercé au Maroc (sous-traitance Airbus) et en Tunisie (Boeing a choisi ce pays comme site de fabrication de composants pour ses appareils). Il y a un embryon. » Le marché de la maintenance a été freiné en raison de la santé financière fragile des compagnies du continent. Aujourd'hui, cette activité pèse moins de 5% par rapport au marché de la maintenance mondiale. Pourtant, les récentes évolutions de la croissance du trafic et les livraisons de nouveaux aéronefs ont augmenté ce genre de services, même si la crise mondiale a tempéré l'évolution. Le MRO est porté par l'expansion des compagnies financièrement saines.Certains marchés, comme celui du tourisme, témoignent de l'utilisation croissante d'avions, ce qui encourage la demande sur les services MRO. L'introduction des nouvelles pratiques de maintenance en conformité avec les règles de plus en plus strictes de l'assurance qualité et l'agressivité commerciale des fournisseurs de services encouragent l'expansion soutenue dans les prochaines années. Dans le marché du transport aérien, dominé par des opérateurs de petite et moyenne taille, leur capacité financière est limitée et ne leur permet pas de budgétiser la maintenance moderne. Amar Tou, ministre des Transports, a affirmé : « La sécurité des voyageurs est l'objectif majeur de l'activité maintenance en aéronautique en Afrique et il est indispensable de coopérer entre Africains pour atteindre cet objectif. » En Afrique, il existe une dizaine de centres de maintenance pour une flotte de 500 avions. Un chiffre qualifié par le ministre de « très insuffisant par rapport aux besoins ».Il a rappelé que l'Etat a participé au développement d'Air Algérie en lui accordant des conditions très favorables, notamment en matière de crédit, de délai de remboursement et de différé (plus de 10 ans ) avec 1% de taux d'intérêt. Il souligne que l'acquisition des 11 aéronefs (4 ATR et 7 Boeing) par Air Algérie lui permettra d'améliorer en plus de son réseau algérien, son réseau africain. Pour le représentant du gouvernement, « la base de maintenance de Dar El Beïda a un niveau très avancé, mais il faut aller au-delà de la maintenance, c'est-à-dire vers l'usinage dans le cadre de la sous-traitance industrielle ».
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