Algérie

Maigre participation de l'Algérie



«Une programmation d'une quarantaine de films (fictions, documentaires, animations) en salle et sous les étoiles et des rencontres en présence d'invité.es.La sélection apporte un regard neuf et enrichissant sur la grande diversité des cinémas africains, sur les mutations des sociétés, en mettant l'accent sur une Afrique en mouvement et sur le dynamisme de tout le continent et de ses diasporas», peut-on lire sur la fiche de présentation du festival. Et de renchérir: «De belles découvertes cinématographiques à faire du 18 au 22 août prochain!
Après une année 2020 où le festival a dû se contenter de quelques projections pour signifier sa survie, cette année 2021 va-t-elle être celle de sa renaissance' Tel est l'espoir de l'équipe organisatrice.» Et d'estimer: «Cette 15e édition ne sera pas tout à fait comme les autres. Nous ne pourrons pas accueillir le public sous un chapiteau et lui faire goûter les plaisirs de la table, nous n'aurons pas beaucoup d'artistes invité.e.s. Nous avons privilégié ce qui fait l'essence même du festival, le cinéma», expliquent les organisateurs.
L'Afrique dans tout ses états
Au total, plus de 30 films sont projetés à la salle Paderewski du casino de Montbenon et, en soirée open air, au théâtre de Verdure. Le choix reste vaste entre fictions, documentaires, longs ou courts métrages. Fruit d'une collaboration avec le festival JazzOnze+, un concert afrobeat du groupe lausannois Professor Wouassa est également au programme.
«Les réalisatrices et réalisateurs africains ont continué à produire des films malgré les conditions difficiles.
Des oeuvres souvent critiques et qui marquent une volonté de révolte ou de résistance.
La fermeture des salles pendant de nombreux mois rend d'autant plus indispensable notre rôle de promotion de ces oeuvres essentielles. Notre plus grand souhait est que l'année 2022 nous permette de retrouver un festival '' toutes voiles dehors ''» soutiennent les organisateurs. Aux cotés de l'Afrique du Sud, l'Angola, le Burkina Faso, l'Egypte, le Maroc, la Tunisie, le soudan, le Kenya et plein d'autres africains, il y a aussi l'Algérie.
Parmi ces films africains participant cette année, on citera «À mon âge je me cache pour fumer».
Un film sur la décennie noire
Il s'agit du film franco-gréco-algérien réalisé par Rayhana Obermeyer. Le film est sorti en France en 2017, mais a connu une obscure censure en Algérie. L'histoire a pour cadre la décennie noire. Un film de chorale féminine qui se déroule en grande partie dans un hamam. En effet, alors que le bruit d'un attentat retentit dans Alger, Fatima ouvre le hammam en compagnie de Samia. Lorsque Meriem, enceinte hors mariage, est frappée et menacée de mort par son frère, Fatima lui ouvre grande sa porte. Les conversations des femmes tournent vite aux désaccords, les unes restant attachées aux traditions, les autres progressistes.
À noter que le film est adapté de la pièce de théâtre éponyme éditée en 2009 par la comédienne Rayhana. Compte tenu de certaines scènes, l'équipe n'a pu tourner dans un hammam en Algérie ou en Turquie.
Le choix du lieu s'est alors porté sur un hammam de Salonique en Grèce. Le film comprend une belle brochette de comédiennes des plus connues ou moins connues à l'instar de Hiam Abbass dans le rôle de Fatima, Biyouna dans celui de Aïcha, Fadila Belkebla dans celui de Samia, Nassima Benchicou dans celui de Zahia, Nadia Kaci dans celui de Keltoum, Sarah Layssac dans celui de Nadia, Lina Soualem dans celui de Meriem, Maymouna dans celui de Louisa et Faroudja Amazit dans celui de Madame Mouni notamment. Bien que dramatique, le film est traversé parfois par quelques moments de légèreté. Il est surtout survolé par une forme de poétique intense qui appuie son côté tragique et le rend puissamment beau et humain. Il s'agit là, bizarrement, du seul film algérien sélectionné au festival du film d'Afrique de Lausanne pour cette année. Une maigre participation de l'Algérie en somme!


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