Algérie

Mahmoud Abbas face aux pressions américaines



«Nous irons à  l'ONU pour obtenir une reconnaissance internationale de l'Etat de Palestine, malgré les obstacles et les dangers, y compris les menaces américaines de suspendre une aide annuelle de 470 millions de dollars», a déclaré Mahmoud Abbas au quotidien jordanien gouvernemental Al Raï et repris par l'AFP. «Si Washington utilise son veto contre nous, cela ne signifie pas une rupture. Nous avons eu nos différends dans le passé avec les Etats-Unis», a-t-il dit dans cette interview réalisée à  Amman, ajoutant : «Quoi qu'il en soit, nous allons prendre une décision adaptée aux circonstances.» La direction palestinienne a confirmé jeudi son intention de présenter une   demande d'adhésion aux Nations unies le 20 septembre, mais elle doit encore annoncer si elle choisit de passer par le Conseil de sécurité ou par l'Assemblée générale. Passer par le Conseil de sécurité, qui permettrait aux Palestiniens de devenir pays membre à  part entière de l'ONU, se heurterait à  un veto américain, a reconnu vendredi l'ambassadeur palestinien à  l'ONU Riyad Mansour. La voie de l'Assemblée générale avec un vote à  la majorité simple donnerait aux Palestiniens un statut amélioré, comparé à  leur statut actuel d'«entité observatrice», a-t-il précisé. Concernant les efforts de réconciliation avec le Hamas, le président de l'Autorité palestinienne a dit que «les pourparlers pour former un gouvernement reprendront après octobre, malgré les menaces d'Israël de geler les fonds de l'Autorité palestinienne». «Le prochain gouvernement ne sera pas un gouvernement d'union nationale. Ce sera un gouvernement de technocrates qui supervisera les élections générales. Si elles ont lieu en mai, je ne me présenterai pas à  la présidence», a ajouté Mahmoud Abbas. L'hostilité des colons Président du Conseil régional du Goush Etzion, un bloc de colonies au sud de Jérusalem, et opposé à  la création d'un Etat palestinien en Cisjordanie, Shaoul Goldstein, qui est aussi  membre du comité central du Likoud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, est convaincu que rien ne changera sur le terrain. «Nous devons affirmer notre droit sur cette terre et cesser d'envisager la création d'un Etat pour nous concentrer sur les moyens de vivre en bon voisinage avec les Palestiniens», affirme-t-il. Le député Zeev Elkin, du Likoud, qui vit aussi dans le Goush Etzion, voit que les colons «doivent faire pression sur les autorités israéliennes afin de faire passer le message aux Palestiniens qu'ils ont beaucoup à  perdre à Â Â  cette demande d'adhésion à  l'ONU». Et d'ajouter : «L'Autorité palestinienne doit comprendre qu'il y aura un prix à  payer pour cette demande qui met fin aux accords signés par le passé.»Â Â Â    Un colloque organisé à  la Knesset par le député d'extrême droite, Michael Ben Ari, sur le thème «Transformer une menace en occasion de changer les règles du jeu», a permis à  l'aile la plus radicale des colons de se faire entendre. «Nous devons effacer l'idée d'un Etat palestinien des esprits et convaincre le monde que l'islam est un danger», a assuré Ben Ari. Le rabbin Dov Lior, de la colonie de Kyriat Arba, près de Hébron (sud de la Cisjordanie) a déclaré qu'«il n'y aura jamais d'autre entité nationale sur cette terre que celle du peuple juif». «Nous ne sommes pas des chrétiens, on doit rendre coup sur coup», a asséné Yonatan Yossef, le porte-parole des colons juifs du quartier de Cheikh Jarrah à  Jérusalem-Est. Noam Arnon, un des responsables de la communauté juive de Hébron a appelé à  «s'associer avec les habitants palestiniens de Judée-Samarie (Cisjordanie) qui s'opposent à  la demande de septembre».


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