Lourdement
handicapé par la « révolution du Jasmin », le tourisme tunisien est sur le
point de retrouver ses marques. Les opérateurs de la filière commencent à
croire en un avenir meilleur. L'occasion de réfléchir à de nouveaux produits
pour sortir, comme dans l'arrière, pays de Mahdia, du tout balnéaire qui
alourdit la dépendance saisonnière de l'industrie hôtelière. Il y a déjà eu 56%
de visiteurs européens
de plus depuis
début 2012. Il est vrai aussi qu'à la même période en 2011, c'était la
Révolution.
C'est à Mahdia, à
200 Km au sud-est de la capitale, que se ressent le plus ce besoin de chercher
d'autres produits à proposer aux clients de la destination Tunisie. Cette région se caractérise, en plus de sites archéologiques de
valeur, par une qualité élevée de son eau. « Nous souhaitons aller vers un
tourisme de standing », estime Mohsen Boussofara, inspecteur local de tourisme.
Pour lui, il est temps de passer à d'autres produits. A commencer par la
thalassothérapie. La région de Mahdia est unique. Elle contient, selon les
responsables locaux, une eau spécifique. Preuve en est que l'un des meilleurs
centres de thalassothérapie se trouve ici. L'activité coûte cher. Mais ça vaut
le coup! Habib Amar, président-directeur général de l'Office national de tourisme,
confirme cette tendance. «Nous avons intérêt à diversifier l'offre. Il est
surtout urgent de combler le vide hors saison estivale». Car, estime-t-il lors
d'une conférence de presse donnée à des journalistes algériens, le gros des
touristes vient lors de l'été. « Nous sommes entrain de réfléchir à une
meilleure façon de créer d'autres produits plus attractifs. Je parle
essentiellement du tourisme culturel et de confort », a-t-il encore expliqué.
Comme il est de coutume, l'Office national de tourisme tunisien (ONTT) a
convié, lors des derniers jours de mois de mars, une délégation de journalistes
algériens. Il est surtout question de voir de près la situation de ce secteur
névralgique dans un pays qui vit et respire le tourisme. Il s'agit! t aussi de
montrer que les touristes, autant européens que maghrébins, n'ont pas
totalement déserté les stations balnéaires tunisiennes. Même en dehors de la
saison estivale. En attendant cet élargissement de la gamme des produits de
séjour en Tunisie, le pays fait toujours briller son attractivité balnéaire. La
preuve au bord de l'eau.
DES BAIGNEURS EUROPEENS
FIN MARS A SOUSSE
Sousse, le 28 mars
2012. Le temps est agréable. Il fait même un peu chaud pour un début de
printemps. C'est l'occasion pour de nombreux touristes de se baigner ! C'est le
cas dans un des innombrables complexes touristiques de la ville. Ce n'est pas
encore le rush comme c'est le cas lors de la saison estivale. Mais les fidèles
sont déjà là. Certains d'entre eux sont tellement habitués! ute;s que la
direction de l'établissement a décidé de leur organiser une soirée spéciale. Au
menu : un dîner dansant et une nourriture raffinée. Même notre guide, le
président du bureau d'Alger de l'ONTT, Fawz Basly est émerveillé. Lui qui a
sillonné le pays d'Est en Ouest, trouve que « ce geste est unique dans les
annales de l'industrie touristique tunisienne ». Les effets du désordre
révolutionnaire commencent à s'estomper avec le temps. Les professionnels du
tourisme ont pu se redéployer en direction de leurs marchés cibles avec des
arguments nouveaux. La Tunisie a tenu des élections libres. Elle est presque
dirigée comme une démocratie occidentale, et même si les extrémistes de la
Salafia se font parfois menaçants dans les espaces publics, leur marginalité
politique est admise partout. Conséquence les! statistiques du secteur
repartent dans le bon sens. Les signes positifs enregistrés ne concernent que
le nombre de touristes qui reprennent la destination du pays. Le taux de
remplissage a même dépassé les espérances. Rien qu'au début de l'année en
cours, le nombre de touristes a crû de plus de 40%, avec un pic de 56% pour les
Européens. Les Algériens ont également été plus nombreux à se rendre chez leurs
voisins de l'Est. L'ambition des autorités de Tunis est de retrouver le flux
touristique de l'année 2010. C'est même une priorité. L'année d'avant la
révolution a enregistré un record de fréquentation avec près de 7 millions de
visiteurs (1,5 million d'Algériens). Après, les Tunisiens aspirent passer à une
vitesse supérieure. « Mais, il faut rester prudent », clame le directeur de
l'ONTT. C'est de la modestie.
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Posté Le : 03/04/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Chabane Ouferhat De Sousse
Source : www.lequotidien-oran.com