Algérie

Mahchem Mihoub (Président du WABT): « Je pars la conscience tranquille »



Le pensionnaire de l'inter-régions centre, le WABT, qui avait pourtant joué les premiers rôles à l'aller, a vécu contre toute attente une seconde phase de championnat cauchemardesque au point de flirter avec la relégation. Les gars de Tissemsilt, qui jouaient leur survie à Sougueur lors de la dernière journée de ce challenge, ont pu négocier victorieusement ce virage, synonyme de maintien. Toujours est-il que le président Mahchem Mihoub ne compte pas poursuivre sa mission à la tête de ce club. Il nous parle dans cet entretien des raisons qui l'ont poussé à jeter l'éponge. Suivons-le. Le Quotidien d'Oran: On laisse entendre que vous avez décidé de démissionner, le confirmez-vous ? Mahchem Mihoub: Tout d'abord, il faut que tout le monde sache que je n'ai jamais convoité la présidence du Widad. Car c'est sur insistance de certains amis, de vrais supporters du Widad et de certains ex-dirigeants, que j'ai répondu favorablement à l'appel. D'ailleurs, j'ai été élu à l'unanimité par les membres de l'AG. Malheureusement, j'ai découvert un monde de football pourri, malsain et surtout ingrat. C'est pour cela que je vous confirme mon départ, et c'est une décision mûrement réfléchie et irrévocable. Q.O.: Peut-on connaître les raisons qui vous ont poussé à prendre cette décision ? M.M.: En toute sincérité, je dirai que j'ai vécu l'enfer tout au long de la saison, au point où, même ma petite famille était menacée. Mes enfants n'avaient plus le droit de sortir de la maison en cas d'échec du WABT à cause des provocations des supporters. Pis encore, mon fils de cinq ans a échappé de justesse à un kidnapping juste à sa sortie de l'école, heureusement que le pire a été évité grâce à l'intervention d'un ami qui a entendu les cris de mon enfant. D'ailleurs, la directrice de l'école a porté plainte au niveau de la Sûreté de wilaya et ce, à cause d'un article de presse paru le jour même dans un quotidien national. Ajoutez à cela un environnement malsain et hostile de certains pseudo-supporters qui venaient au stade spécialement pour nous insulter et ce, quel que soit le résultat. Q.O.: Apparemment, vous regrettez d'avoir accepté de prendre les destinées du club ? M.M.: Sincèrement oui et non. D'une part, il était de mon devoir de venir au secours d'une équipe totalement délaissée à quelques jours seulement du début de championnat. Mais d'autre part, parce que j'ai été traité de tous les noms d'oiseaux tout au long de la saison et ce, en dépit de tous les efforts déployés pour servir le Widad. Q.O.: Quelles étaient vos relations avec les joueurs ? M.M.: Dieu merci de ce côté, il n'y a pas eu de problème, tout le monde me respectait, à l'exception d'un seul élément, Menni Zeggai pour ne rien vous cacher. Ce dernier nous a créé énormément de problèmes, notamment vers la fin du championnat où il est arrivé à manipuler des joueurs à faire grève à la veille d'un match décisif. Heureusement, j'ai pu rapidement régler le problème afin d'éviter le naufrage. Q.O.: Les autorités vous ont-elles soutenues financièrement ? M.M.: Le Widad a bénéficié cette saison de 900 millions de centimes. D'ailleurs, je saisis cette occasion pour remercier vivement le wali, le P/APW, le DJS et le P/APC pour leur aide morale et financière, même si j'estime que c'est insuffisant pour une équipe qui évolue en inter-régions. Q.O.: Que pouriez-vous ajouter ? M.M.: Pour que le Widad vise haut, il faut impérativement que tout le monde s'unisse et oeuvre dans le seul intérêt du club. Il faut que tout le monde comprenne une bonne fois pour toutes que l'intérêt du WABT passe avant toute autre considération. Pour moi, je pars la conscience tranquille et avec le sens du devoir accompli. J'ai pu maintenir l'équipe et ce, en dépit de l'enfer que j'ai vécu. Enfin, je souhaite une très bonne réussite à mon successeur et je l'assure d'avance de ma contribution en cas de nécessité, car après tout il s'agit d'un club de ma ville natale.


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