Algérie

Maghreb - Bouazizi a semé, la récolte tunisienne sera-t-elle bonne? Chronique d’une “révolution”!



Maghreb - Bouazizi a semé, la récolte tunisienne sera-t-elle bonne?  Chronique d’une “révolution”!




Il y a quatre ans, Mohamed Bouazizi, l’enfant de la ville déshéritée de Sidi Bouzid a décidé de se révolter contre le régime dictatorial de Ben Ali.

Il ne savait pas qu’en mettant le feu dans son corps meurtri par le despotisme de la police du dictateur, il allait embraser plusieurs pays du monde arabe où la condition matérielle et morale des citoyens n’avait rien à envier à celle des Tunisiens. C’était le 17 décembre 2010.

C’était le déclenchement de ce qu’il été convenu d’appeler la “révolution du jasmin” et partant, le “printemps arabe”.

Aujourd’hui, quatre ans après, peut-on encore parler de “printemps”?

Quel a été son apport pour les peuples concernés?

On le voit. La Libye et la Syrie vivent des une guerres civiles implacables qui constituent des menaces pour leurs voisins.

Au Yémen, la situation n’est pas meilleure.

Seule la Tunisie qui a été le détonateur de ce “printemps” semble tirer son épingle du jeu. Relativement, s’entend. Puisque depuis ce 17 deécembre 2010, le pays a basculé dans l’instabilité.

Qu’en ont récolté les citoyens, sinon des centaines de morts et blessés avant et après la fuite de Ben Ali, une baisse de la production, une économie au bord de l’abîme et des querelles intestines entre une multitude de partis politiques non initiés à la vie démocratique.

Seul point positif, une certaine liberté d’expression et de presse qui tourne, souvent, au dénigrement.

L’appel de ceux qui ont succédé à Bouazizi pour la sauvegarde de la dignité du citoyen et la restauration de la justice à travers une “justice transitionnelle” n’a pas eu l’écho souhaité auprès des deux premiers gouvernements de Ghannouchi (ancien premier ministre de Ben Ali) et de Caïd Essebsi, encore moins des deux gouvernements du parti islamiste ou de l’actuelle équipe dirigée par le technocrate Mehdi Jomaâ.

Le pays a dû faire face, aussi, à un nouveau phénomène, celui du terrorisme inconnu jusqu’à 2010.

L’amnistie générale décrétée après la fuite de Ben Ali a placé dans la rue des éléments extrémistes qui n’avaient d’autres buts que d’installer, dans le pays, un régime islamiste radical, aidés qu’ils étaient par la tolérance manifestée à leur égard par le parti Ennahdha.

L’économie ne pouvait pas se relever. Et pour cause. Les grèves, les débrayages et les sit-in font partie, depuis quatre ans, du pain quotidien des Tunisiens, pain difficile, désormais, à acquérir en raison des augmentations successives des prix.

Les grandes entreprises ont été frappées de paralysie privant le pays d’une manne de devises nécessaire à l’investissement et aux dépenses courantes.

Le pays a connu, aussi, deux assassinats politiques dont les victimes étaient des militants de la gauche et dont le parti islamiste a fini par faire les frais, en février dernier, sous la pression de l’opposition et la société civile.

Toutefois, la situation ne s’est guère améliorée malgré la vigilance de l’armée et des forces de sécurité qui ne cessent de traquer les groupes terroristes dans les montagnes et de démanteler les cellules de soutien.

L’atmosphère politique est aussi envenimée par les tiraillements entre les divers partis convaincus, chacun, de détenir à lui seul la vérité.

Mohamed Kattou



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