«Jamais Ramadhan n'a été aussi morose et terne» estime un septuagénaire. Sur un fond de crise sanitaire qui n'en est d'ailleurs pas une pour la quasi-majorité de la population qui a «baissé la garde», le citoyen, au lieu de «vivre le Ramadhan», se préoccupe et se focalise sur la pénurie de certains produits de première nécessité et subit les impacts d'un système boiteux de maîtrise des prix qui connaissent une hausse significative notamment en ce mois sacré. Ces difficultés matérielles quotidiennes semblent préoccuper davantage. A cela s'ajoute un vide culturel qui accentue la morosité, la platitude et la monotonie.«Ramadhan était pour nous synonyme de soirées de divertissements et de distractions. Elles étaient meublées et animées par des manifestations et activités culturelles, récréatives et sportives telles que les kermesses, les soirées musicales, l'organisation dans des cafés du jeu de loto, les séances nocturnes et diurnes de cinéma et même des projections de films en plein air sur du tissu blanc accroché à même le mur de « Dar El Assakri », les représentations théâtrales, les parties de pétanque, les tournois de football et autres parties de belote ou de rami… » se remémore avec nostalgie notre interlocuteur qui regrette par ailleurs ce bon vieux temps et ces soirées entre familles et amis qui se passaient autour du thé, du couscous et des sucreries caractéristiques du mois de Ramadhan. « Les seules actions à citer en faveur de l'actuel Ramadhan est l'engouement massif de bénévoles, donateurs, bienfaiteurs et autres altruistes pour des opérations d'organisation et de distribution de colis alimentaires, l'organisation de + Maïdat Ramadhan + à travers la ville pour les nécessiteux et autres voyageurs et la veillée religieuse à l'occasion de la nuit du destin » précise notre interlocuteur.
Ainsi, le temps des nuits animées est révolu laissant place à la monotonie. Le mois sacré qui doit être celui de la piété, des valeurs et des traditions, est malheureusement devenu synonyme d'ennui, de fadeur, de course à la bouffe et de gaspillage de nourriture. « Espérons que les choses bougeront avec la fin de la crise sanitaire pour que ce mois de piété retrouve en plus de sa vocation religieuse, celle culturelle », conclut notre interlocuteur.
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Posté Le : 25/04/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Cheikh Guetbi
Source : www.lequotidien-oran.com