Algérie

Maghnia : Péripéties et déboires d'un assuré social



Quand de nouvelles règles et de nouveaux outils sont mis en branle à dessein d'alléger les contraintes au citoyen et qui s'avèrent au bout du compte inadaptés ou multipliant davantage les péripéties, c'est évidemment un échec qui reflète bien une carence à combler afin d'éviter de pénaliser inutilement le contribuable et d'aggraver davantage les déboires de l'utilisateur. Le nouveau système du carnet médical dont l'objectif avancé est de parer à la démesure dans la consommation de médicaments et d'éviter les supplices du remboursement des frais médicaux pour l'assuré social et ce par l'acquisition des médicaments sans avancement de l'argent au niveau des offices conventionnées, il s'est avéré, à l'unanimité des assurés, des pharmaciens et des médecins de contrôle, défaillant à plus d'un titre. Un simple tour chez le pharmacien ou dans les couloirs de la Cnasat où le désarroi de l'assuré est le plus apparent, peut renseigner aisément sur ce système qui ne semble finalement pas atteindre le résultat escompté quant à son application sur le terrain. Voilà quelques années que ce système du carnet médical est en application et l'assuré social n'arrive plus à s'y apparenter tellement, bureaucratie aidant, les embûches sont nombreuses et les contraintes variées. Le cas de cet assuré social malade chronique ainsi que son conjoint, est un cas parmi tant d'autres qui illustre amplement les retombées négatives de ce système sur la majorité des assurés déjà usés par bien d'autres soucis.. Récit. Pour mieux illustrer le contexte, notre assuré social qui exerce son activité professionnelle à Oran réside hors wilaya et a en sa possession 2 ordonnances, une qui appartient à son épouse délivrée par un spécialiste à Alger et une pour lui, délivrée par un autre à Tlemcen. C'est après qu'il s'est présenté devant sa pharmacienne avec ces ordonnances et qu'il lui a été demandé de revalider le carnet médical par la Cnasat pour être servi en médicaments, que l'aventure a commencé pour ce fonctionnaire moyen, père de famille, lequel a enduré les affres de la bureaucratie avec tout ce que cela entraîne comme perte de temps et d'argent. Au niveau de la Cnasat, en plus des classiques fiche familiale et attestation de travail et 2 imprimés à viser par le médecin de contrôle, deux attestations de non affiliation à la Cnasat et à la Casnos ainsi que l'attestation sur l'honneur de... non salarié du conjoint, lui ont été exigées pour la revalidation de son carnet !... Cherchez déjà l'erreur ! Ne comprenant pas les raisons de l'exigence d'une pièce par la Cnasat qu'elle délivre elle-même ou encore les 2 attestations de non affiliation en même temps que celle de non salarié, redondance qu'il trouve ridicule, le malheureux malade chronique se résigne à se les procurer d'autant plus que l'agent au guichet l'a assuré que les 2 premières pièces lui seront délivrées sur simple présentation d'une photocopie de la CNI... ce qui malheureusement est loin d'être vrai. Si pour l'attestation de travail et la fiche familiale, la tâche était aisée pour se les procurer, elle était par contre beaucoup plus ardue pour le reste du dossier. Les déboires ont débuté avec l'attestation sur l'honneur du conjoint pour laquelle, en plus de l'honneur attesté par écrit, 2 témoins sont exigés et la présence évidemment sur les lieux de la légalisation de l'épouse. On imagine bien la «gymnastique» qui a fallu à l'infortuné pour «acheter» un imprimé (bizarrement disponible ailleurs et pas au niveau de l'APC), trouver les témoins et les faire patienter durant les 3/4 h qu'il lui a fallu pour légaliser l'attestation. Loin de s'en douter que ses déboires sont loin d'être achevés, notre assuré, encouragé par cet exploit, entame la démarche pour se procurer l'attestation de non affiliation à la Cnasat. C'est un mercredi. En plus de la photocopie de la CNI, un extrait de naissance du conjoint lui fut réclamé pour cela. Il tente tant bien que mal d'expliquer que son épouse est née à l'étranger et que l'extrait de naissance lui est délivré uniquement au niveau du ministère des Affaires étrangères, démarche qui demande beaucoup de temps. Comprenant son désarroi, l'employé descend d'un cran sa fermeté et lui demande un extrait de naissance notifié sur le livret de famille au niveau de n'importe quel service d'état civil ! Chose qui ne peut se faire pour les nationaux nés hors du pays. La bureaucratie s'acharne...


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