Maghnia La contrebande fait rage dans les frontières

Officiellement fermée depuis bientôt douze ans, la frontière algéro-marocaine n'en est pas moins grand ouverte aux activités de contrebande de tous genres : trafic de stupéfiants, de cheptel, de carburant, d'alcools, de tabac, de bétail, de produits alimentaires, de fausse monnaie, d'effets vestimentaires, etc... En effet, selon les chiffres rendus publics par le lieutenant colonel Noredine Boukhbiza, commandant du groupement de la Gendarmerie de Tlemcen, «au cours des onze (11) premiers mois de l'année 2007" les gardes-frontière de la gendarmerie et les éléments des brigades ont procédé au traitement de 1.724 affaires de contrebande», le bilan des saisies de stupéfiants, pour la même période s'élève à 734 kilogrammes. Sur 172 kilomètres de frontières, la gendarmerie a saisi 333 véhicules, il s'agit pour la plupart des Renault 25, Renault 18, Peugeot 504, Peugeot 505, des Mercedès, des fourgons, des camions et des motos; «les trafiquants s'approvisionnent d'une façon formelle de leurs stations-service. Les voitures utilisées disposent généralement de deux réservoirs et seulement de deux sièges, conducteur et passager, pour contenir plusieurs dizaines de bidons de 30 litres de carburant dans la partie arrière du véhicule. Une fois arrivés aux frontières, leurs homologues marocains sont toujours au rendez-vous», a précisé le commandant du groupement de la Gendarmerie de Tlemcen. Par la même occasion, ce sont 600.000 litres de carburant de contrebande qui ont été saisis. Le phénomène est en constante évolution puisqu'en 2006, la gendarmerie a saisi 460.000 litres de carburant. 1.500 portables, 5.940 chargeurs, 1.015 étuis, 1.180 kits introduits frauduleusement du Maroc ont été saisis durant les 11 derniers mois par les services de la Gendarmerie nationale au niveau de la bande frontalière ouest. Par ailleurs, 5.266 cartouches Marlboro, 860 cartouches Légende, 300 cartouches Gauloises, 200 cartouches Fortuna, 100 cartouche LM, 8.849 paires de souliers, 5.917 pantalons, 1.199 djellaba, 522 robes, 386 souliers de sport, 1.637 chemises, 1.145 manteaux, 574 blousons, 314 sous-vêtements, 1.020 chaussettes, 1.429 quintaux d'oranges, 51.919 boîtes de sardine, 83 quintaux d'olives, 3.717 quintaux de pomme de terre, 1.534 bouteilles de Whisky, 1.542 Pastis, 1.094 bière, 91 rouge. Les gardes-frontière (GGF) ont également procédé à la saisie de 10 têtes de bétail, 548 têtes de cheptel (517 moutons, 31 chèvres). Ainsi, 13 personnes ont été arrêtées dont 10 écrouées. La prolifération de ce trafic est liée à la présence de réseaux de passeurs qui, regroupés en bandes organisées, utilisent des moyens de transport lourds. Grâce à des complicités des deux côtés de la frontière, les trafiquants utilisent les mêmes circuits que ceux utilisés pour acheminer les autres produits de contrebande. Les causes de ce phénomène de trafic de cheptel sont à chercher dans la qualité du cheptel algérien. Par ailleurs, la gendarmerie a arrêté 339 personnes en situation irrégulière (dont 244 Marocains et 144 Nigériens). Enfin, la frontière avec le voisin marocain est devenue le passage favori des trafiquants de monnaie. Selon le lieutenant-colonel Noredine Boukhbiza, 165 millions de centimes en fausse monnaie algérienne, 17 coupures de 500 E (euro) ont été saisis durant la même période et 7 personnes ont été arrêtées.