Maghnia: Des centaines de jeunes «fêtent» le déconfinement !

Dès l'annonce, samedi après 20 heures, de la levée totale du confinement pour 19 wilayas dont celle de Tlemcen, la ville a connu une explosion de joie à Maghnia, que certains trouvent pour le moins surprenant. Le désir de la fête s'empare subitement de la population maghnaouie, jeune principalement, et se propage telle une traînée de poudre à travers la ville. Des jeunes, par centaines, qui ne semblent guère se soucier du respect des règles de confinement imposées et encore en cours samedi, ont envahi l'espace public, prenant au dépourvu les agents de l'ordre public. Un relâchement subit qui ignore jusqu'aux plus élémentaires barrières de protection contre le Covid-19. C'est la liesse.La foule s'est subitement formée aux endroits stratégiques habituels où se célèbrent certains évènements, telle la place de la Poste de la cité Azzouni communément appelée « Place du livre ». Les youyous fusaient de toutes parts, les cris de joie des enfants se font plus audibles, les cortèges inopinés de véhicules et des motos qui sillonnent bruyamment la ville, les lancées des feux d'artifices... bref c'était la fiesta des grands jours et durant laquelle un rodéo automobile s'est improvisé en cette place habituelle avec son lot de risques pour les initiateurs et les spectateurs. Les crissements des pneus sur l'asphalte se sont fait entendre à des centaines de mètres jusqu'à tard dans la nuit. C'est la liesse des jours de gloire pareille à celles de la fameuse victoire du match de Oum Dermane, la qualification pour la Coupe du monde, la coupe d'Afrique … « Heureux de trouver demain les cafés ouverts » justifie ce jeune. Alors que pour un autre, la justification est psychologique : « le fait de se sentir libre de sortir quand je veux m'a libéré ». Pour cet autre, elle est d'ordre économique, car il peut reprendre son travail de vendeur. C'est là la forme que la jeunesse a trouvé pour exprimer sa revanche sur ces quelques semaines de privation et le retour à la « vie normale » mais que les plus alertes considèrent, décontenancés, comme inconscience collective, car, estiment-ils, cette explosion de joie injustifiée, n'est pas à la mesure de l'événement et que ce relâchement est une transgression des mesures barrières à un moment où toutes les précautions devraient, plus que jamais, être prises.