Maghnia 104 salariés de la «Maïserie La Tafna» remerciés

Quelques mois à peine après l'acquisition de l'EPE «Maïserie La Tafna», filiale du groupe Eriad Sidi Bel-Abbès, par celui de Metidji-Holding effectuée dans le cadre du processus de privatisation, la direction générale de cette dernière a ouvertement déclaré «n'avoir plus les moyens pour supporter les charges salariales» à cause, avance-t-elle, de la baisse très significative d'activité, résultat de la concurrence estimée déloyale. C'est ainsi que 104 ouvriers sur les 204 que compte la maïserie, pourtant unique du genre au niveau africain spécialisée dans la transformation du maïs pour la fabrication des produits amylacés (amidon, sirop de glucose et dextrine), ont été simplement remerciés et a été mis fin à leurs contrats. La surprise était de taille chez les travailleurs qui ne s'attendaient pas à une telle décision pour le moins assommante et pour cause, l'acquéreur s'est engagé dans la résolution de cession à maintenir l'ensemble de l'emploi existant, soit 204 salariés, mieux encore, à créer 40 nouveaux emplois au bout de 5 années, résultat de 1,3 milliard de DA d'investissement projetés. Aussitôt après cette décision de licenciement, un nouveau DG a été mis à la tête de l'unité, ce qui, aux yeux des travailleurs, est une stratégie de diversion à dessein d'atténuer la tension. Saisie par les travailleurs, l'union locale (syndicat) est intervenue auprès du groupe cédant, en l'occurrence le groupe Eriad, qui, selon les membres de l'UL, a émis des promesses d'intervenir auprès de l'acquéreur pour le respect de ses engagements vis-à-vis de la garantie de l'emploi tel que stipulé dans la résolution, ainsi que le secrétaire général de l'UGTA auquel un dossier relatif à la situation lui a été personnellement confié. Une réunion de l'UL avec des responsables du groupe avec à leur tête le secrétaire général et président du conseil d'administration, qui a eu lieu le 2 janvier, n'a, selon les représentants des travailleurs, abouti à aucun résultat. Contacté à ce sujet, le nouveau DG de la maïserie, installé en début du mois courant, a joué la prudence et s'est refusé à tout commentaire préférant nous orienter vers la cellule de communication du groupe Metidji qui se trouve à... Mostaganem. Il est à noter par ailleurs que la SPA Metidji-Holding, qui a acquis la filiale pour un prix de cession de 1.080 millions de DA, détient 90 % du capital social soit 5.400 actions, quant au reste soit 600 actions, elles appartiennent aux travailleurs auxquels elles ont été léguées gracieusement par le groupe Eriad SBA. L'entreprise se trouve donc dans une situation des plus inconfortables car prise entre les engagements initiaux de cession principalement sur le plan du maintien de l'emploi et de l'investissement et la concurrence déloyale. Dans ce cadre, le DG de l'entreprise dénonce, par une correspondance adressée à la direction régionale des douanes, le caractère irrégulier de l'importation des mêmes produits fabriqués par son unité.