Algérie

Maghlaoui contredit le syndicat de l’entreprise et celui des pilotes



«Air Algérie va bien !» Le bilan de bonne santé de la compagnie Air Algérie, dressé par le Premier responsable du secteur, va-t-il rassurer les travailleurs au moment où il a annoncé le départ volontaire de plusieurs dizaines d’entre eux, dans le cadre d’un plan de restructuration de l’entreprise? Mohamed Maghloui rassure et vient à la rescousse du P-DG d’Air Algé-rie, la compagnie publique de transport aérien, indiquant que l’entreprise «va bien». Ceci contredit toutes les affirmations du syndicat de l’entreprise et celui des pilotes notamment qui ont, à l’occasion de plusieurs sorties médiatiques, mis en avant une gestion catastrophique de l’entreprise. Une colère qui a monté d’un cran au lendemain du crash d’un Hercule de la compagnie en Italie. L’occasion a été donnée pour revenir sur les conditions de travail que les employés ne cessent de dénoncer, notamment à bord des avions qui «ne répondent ni aux normes de sécurité des appareils ni à celles de la santé de l’équipage», expliquait le SG du SPLA. Il y a aussi cette déclaration de Djenouhet de l’UGTA faisant état de la fragilité de l’entreprise. «Il faut reconnaître que sur le plan économique, l’entreprise est très fragilisée. Il serait donc malhonnête de négocier sur les augmentations des salaires sans discuter sérieusement de l’avenir de la compagnie et la réservation des postes d’emploi», précisera-t-il. Les opinions diffèrent donc d’un responsable à un autre, puisque le ministre des Transports a soutenu mordicus, lors de son passage au forum de l’ENTV, samedi soir, que cette compagnie «est loin d’être en faillite puisqu’elle a réalisé des bénéfices au cours de 2006 et également durant les exercices précédents, à savoir 2004 et 2005". Selon le Premier responsable du secteur, «le seul problème pour cette compagnie, qui a rajeuni sa flotte avec 3,5 ans en moyenne pour ses appareils, est qu’elle n’arrive pas à offrir des prestations de service de qualité à même de lui permettre de concurrencer les compagnies étrangères». Un problème jugé «majeur», «les retards enregistrés sur les vols», liés selon Maghlaoui principalement «à la maintenance et à l’équipage». Et d’assurer que «les pouvoirs publics s’attellent à étudier davantage l’origine de ces retards préjudiciables à la compagnie et surtout à y remédier progressivement». Mais ce qui risque de soulever l’ire du syndicat, c’est cette confirmation du départ «volontaire» de plusieurs employés. «La compagnie a une pléthore de 2.400 employés dont le départ sera négocié selon les normes avec le syndicat», dira le ministre. Un syndicat qui a toujours refusé d’aller vers cette solution en soutenant que l’entreprise accuse un manque en moyens humains, entre autres des pilotes. D’ailleurs, le dossier des pilotes de Khalifa a également été abordé, sans que le ministre n’assure quoi que ce soit pour rendre espoir à ceux qui attendent toujours leur reprise par Air Algérie. En effet, moins de 60 d’entre eux ont été repris; quant aux autres, «ils doivent attendre», a-t-il déclaré. «Pour les 160 pilotes algériens formés par la défunte Khalifa Airways, l’Algérie a déboursé 16 millions d’euros pour leur permettre de terminer leurs études en Jordanie, alors que ce n’était pas son rôle. Mais on n’a pas voulu perdre des pilotes qui sont, avant tout, des Algériens», a-t-il précisé.


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