Bien que présenté par le président de la République comme ayant été «inclusif, participatif et élargi à tous les domaines de la gouvernance» lorsque l'Algérie s'y était prêtée, le mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP) doit faire l'objet d'une révision dont l'importance s'apparenterait à une refondation de son processus d'évaluation et d'auto-évaluation. «La gouvernance en Afrique» ayant été le thème principal du 7è forum des chefs d'Etat et de gouvernement qui s'est tenu du 24 au 26 octobre courant, à Ouagadougou au Burkina Faso, Bouteflika a donc, par la voie de Abdelaziz Belkhadem qui l'a représenté, rappelé que «mon pays a procédé, à l'image de certains autres pays africains, (...) à son auto-évaluation en matière de gouvernance dans le cadre du mécanisme africain d'évaluation par les pairs». Il a fait savoir que l'Algérie «a accueilli avec beaucoup d'intérêt la revue de cette évaluation par les pairs au mois de juin dernier à Accra». Accra, la capitale du Ghana avait, en effet, abrité du 30 juin au 3 juillet derniers, en même temps que la 17è session du comité de chefs d'Etat chargé de la mise en oeuvre du NEPAD, le 7è forum du MAEP et la 9è session ordinaire de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine. L'Algérie devait, à cette occasion, tout autant que l'Afrique du Sud, présenter son rapport d'auto-évaluation. Mais avant, en février dernier, elle s'était faite épinglée par Mme Savaney, la présidente du panel chargé du suivi du MAEP pour n'avoir pas associé la société civile dans son rapport d'auto-évaluation par les pairs que la commission nationale avait élaboré en ce début d'année. Le Panel avait reproché au gouvernement algérien d'avoir, dit-on, refusé que «la commission nationale touche à certains points». En clair, «la commission nationale n'avait pas fait de sondages ni mené d'enquêtes auprès de la société civile pour l'évaluation de la corruption, des libertés politiques et de la liberté de la presse», nous a-t-on précisé auprès du secrétariat du NEPAD à Johannesburg. L'on a indiqué, cependant, que l'Algérie a répondu favorablement aux demandes du Panel en incluant quatre sondages qu'elle avait effectués auprès «d'échantillons variés et d'horizons divers». Sur 48 wilayas, faut-il le noter, la commission nationale n'avait pris attache qu'avec 11 seulement. Â Le président de la République a, ainsi, relevé à ce sujet à Ouagadougou, que «parce qu'il a été inclusif, participatif et élargi à tous les domaines de la gouvernance couverts par le questionnaire du MAEP, il nous a permis d'avoir une meilleure connaissance de nos réalités, de nos points forts, mais aussi des efforts à faire dans chaque secteur évalué». Quant à l'auto-évaluation de l'Afrique du Sud dont le rapport a été aussi présenté à Accra, elle n'a pas été du goût des autres pays africains qui lui ont reproché «de n'avoir pas été à la hauteur des espérances qui ont été mises en elle en tant que pionnier du NEPAD et surtout du MAEP». Selon nos sources à Johannesburg, les gouvernants de l'Afrique du Sud ont refusé que la commission d'évaluation examine l'état de la criminalité, la xénophobie et le financement des partis politiques. Ce qui a le plus déplu aux experts du MAEP, c'est que, nous dit-on, «aucun pays africain n'a osé faire de remarque à l'Afrique du Sud ou lui a rejeté son rapport même si celui-ci ne reflète pas la réalité de sa gouvernance». Le Rwanda, le Ghana et le Gabon se sont aussi prêtés au MAEP.
«... POUR DES PROGRAMMES DE DEVELOPPEMENT INSTITUTIONNELS EN AFRIQUE»
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Posté Le : 28/10/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ghania Oukazi
Source : www.lequotidien-oran.com