Maduro : l'Europe exposée au risque d'une "explosion politique" sous l'effet de la crise économique

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a prévenu jeudi contre les risques d'une "explosion politique" en Europe sous l'effet de la crise économique qui frappe plusieurs pays du bloc européen, appelant ce dernier à rejoindre les BRICS pour "favoriser une grande alliance mondiale".
M. Maduro a noté que "ce qui se passe en Europe en ce moment rappelle ce qu'a traversé notre région (Amérique latine, NDLR) dans les années 1990 : tous les indicateurs sociaux reculaient et cela a amené à des explosions politiques, des révolutions", s'exprimant dans un entretien au journal français le "Monde" publié jeudi.
Citant le Brésil, l'Argentine et l'Equateur, il a averti que "l'Europe devrait prendre garde".
Défenseur d'un monde multipolaire, il appelle l'Europe à rejoindre les BRICS (groupe composé du Brésil, de la Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud).
Ce nouveau bloc "est un grand espoir pour le monde comme l'Europe a pu l'être (...) Il faudrait que l'Europe rejoigne les BRICS pour favoriser une grande alliance mondiale en faveur d'une nouvelle forme de coexistence et pour que cessent l'interventionnisme et la guerre", a-t-il assuré.
Evoquant ces relations avec les Etats-Unis, le nouveau président du Venezuela s'est dit disposé "à avancer vers une relation qui puisse être positive".
"Obama sourit (...) Il offre juste une image différente de celle de (George W. Bush). En ce sens il sert davantage les intérêts de domination mondiale des Etats-Unis", a-t-il estimé.
Au sujet de son élection à la présidence vénézuelienne contestée par l'opposition, M. Maduro a accusé "un groupe de droite extrémiste" d'avoir "un projet d'assaut sur le pouvoir" en évoquant le précédent du Chili avec le coup d'Etat d'Augusto Pinochet en 1973.
"Nous empêcherons qu'au Venezuela surgisse un nouveau Pinochet. Nous le ferons par la voie de la démocratie", a-t-il assuré.
M. Maduro avait été déclaré le 14 avril dernier vainqueur en remportant 50,75% des voix contre 48,97% du candidat de l'opposition Henrique Capriles.