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Madrid remet à l'ordre du jour la «souveraineté espagnole» sur Gibraltar Le débat a été relancé sérieusement



Madrid remet à l'ordre du jour la «souveraineté espagnole» sur Gibraltar Le débat a été relancé sérieusement
Après une pause de huit ans dans les négociations hispano-britanniques sur le futur de Gibraltar, cédé temporairement voilà trois siècles, par l'Espagne à la couronne britannique en 1713, pour permettre à l'Angleterre de surveiller le mouvement des navires français dans ce détroit, le gouvernement Rajoy a remis sur la table ce contentieux.
En 2004, pour préserver ses bonnes relations avec le gouvernement travailliste Tony Blair, l'ex-président socialiste espagnol avait opté pour la mise entre parenthèse du «Traité d'Utrecht» signé en 1713 dans cette ville des Pays-Bas, et évacuer ainsi ce difficile contentieux.
Moratinos, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Zapatero, avait opté alors pour la formule banale d'un forum à trois (Londres-Madrid-Gouvernement de Gibraltar), limitant le débat à question de la gestion commune des espaces de cette zone qui contrôle l'accès en Méditerranée, où surgissent fréquemment des incidents entre patrouilles espagnoles et britanniques.
Aujourd'hui, le gouvernement du Parti Populaire que préside Mariano Rajoy entend relancer le dit «processus de Bruxelles» de 1984 qui a permis aux deux pays d'engager des négociations pour chercher un statut au cas de Gibraltar.
Le «processus de Bruxelles»
Tout est parti d'une plaisanterie lorsque la semaine dernière, sur un ton d'humour, le ministre espagnol des Affaires étrangères, García-Margallo, avait évoqué en privé devant le chef du Foering Office à Bruxelles, William Haugue, la «souveraineté de l'Espagne sur Gibraltar». Le débat a été relancé sérieusement depuis.
Mercredi, le Premier ministre britannique, David Cameron, s'était clairement prononcé devant le Parlement européen, en faveur de l'autodétermination des habitants de Gibraltar. La réaction de Madrid a été immédiate. Le chef de la diplomatie espagnole a fait part, dans une lettre qu'il a adressée à son homologue britannique, de la «volonté du gouvernement espagnol de reprendre les négociations sur l'avenir de Gibraltar», en lui rappelant «les engagements pris par le Royaume-Uni en 1984 sur la recherche, conjointe, d'une solution» à ce contentieux.
L'avis des habitants du Rocher
En prévision de l'expiration du Traité d'Utrecht, les négociations entre Londres et Madrid, conduites par l'ancien ministre des Affaires étrangères, Josep Piqué, sous le gouvernement de l'ancien gouvernement de José Maria Aznar, avaient prospéré, et les deux capitales s'étaient entendues sur la formule d'une «co-souveraineté».
Sous la pression des habitants de Gibraltar qui ne veulent pas entendre à ce jour du passage de leur territoire sous souveraineté espagnole, Londres a conditionné sa position au droit à l'autodétermination de ces populations qui ont toujours exprimé leur attachement à la couronne britannique.
Cette option avait été catégoriquement rejetée par le ministre Principal de Gibraltar. En 2005, le gouvernement de Gibraltar, présidé par Peter Caruana, avait organisé une consultation populaire «à blanc» à l'adresse de Londres et de Madrid.
Le résultat de ce scrutin à forte charge symbolique traduira la volonté quasi-unanime des populations du Rocher à rester sujets de la reine d'Angleterre comme tous les autres peuples des pays du Commenwealt. Londres trouvera dans ce choix l'argument pour faire valoir son refus d'aller vers des négociations avec Madrid «contre l'avis» de la population du penon.


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