Madrid espère qu'Alger assouplisse la mesure

L'Espagne souhaite que la mesure qu'a prise l'Algérie pour développer sa production nationale en bloquant les importations prenne fin, c'est ce qu'a fait savoir la Secrétaire d'Etat, au Commerce de l'Espagne, Maria Luìsa Poncia, hier lors du forum d'affaires algéro-espagnol, expliquant que cette politique nuit à son économie.Les importations espagnoles vers l'Algérie ont chuté de 11% en 2017 suite au système de blocage des importations qu'a entrepris le gouvernement algérien pour faire face à la crise économique, en donnant plus de privilège à la production nationale. La Secrétaire d'Etat au Commerce de l'Espagne a confirmé, hier lors de l'ouverture des travaux du forum d'affaires algéro-espagnol tenus au Centre international des Congrès à Alger, que «cette mesure nuit à l'économie espagnole», appelant le gouvernement «à revoir les mesures de restriction des importations».
La Secrétaire d'Etat au Commerce de l'Espagne a rappelé que lors de la dernière session de rencontre bilatérale des entreprises lors de la réunion de haut niveau en 2015, l'Espagne venait de sortir d'une crise, «de là, la situation s'est considérablement améliorée». Durant ces trois dernières années, la Secrétaire d'Etat a souligné que l'Espagne a enregistré une croissance au-dessus des 3% qui est au-dessus de la moyenne européenne». D'autre part, la haute responsable a rappelé que «même dans les moments les plus difficiles de la crise, il n'a jamais été question d'adopter des mesures restrictives du commerce et de l'investissement», faisant allusion au système de blocage des importations et la règle 51/49, deux mesures phares de l'économie algérienne qui semble déplaire à l'Espagne.
«Au contraire, il y a eu des réformes qui ont servi à déterminer un cadre de libre-échange et à plus grande vocation internationale», a insinué la Secrétaire d'Etat espagnol. «L'Algérie passe par une crise que nous comprenons parfaitement, nous estimons que l'ouverture à l'extérieur et la création d'un cli mat favorable des affaires et attractif pour les investisseurs qui pourrait permettre un développement soutenu et à long termes» a expliqué la Secrétaire d'Etat au Commerce de l'Espagne.
Selon elle, le commerce international est une source des croissances des pays, soulignant que l'Espagne est un partenaire royal de l'Algérie qui reconnait et valorise les efforts du gouvernement algérien pour encourager la diversification de son économie. «Il est vital d'attirer l'investissement étranger pour renforcer le fil entreprenarial algérien, pas seulement destiné au marché local mais aussi pour l'exportation. Pour cela, il faudrait peut-être réviser les mesures de restriction de l'importation», a-t-elle encore fait savoir.
Plus de 7 milliards d'euros d'échanges commerciaux en 2017
«L'Algérie est un partenaire stratégique et indispensable pour l'Espagne en tant que fournisseur et partenaire commercial», a déclaré Maria Louìs Poncela. Dans ce sens, elle a indiqué «qu'en 2017, nous étions le 3ème client de l'Algérie et son 5ème fournisseur de produits avec plus de 103.000 opérations d'exportation réalisées». Les principaux produits exportés, a détaillé la même responsable, concernaient la sidérurgie, les équipements mécaniques, l'agro-alimentaires, et l'automobile. En ce qui concerne les importations de l'Algérie vers l'Espagne, celles-ci représentaient 95% au secteur des hydrocarbures.
«Le taux de nos échanges commerciaux ont dépassé, en 2017, les 7 milliards 300 millions d'euros, dont plus de 2 milliards 300 millions d'euros correspondaient aux exportations, et plus de 4 milliards 600 millions d'euros aux importations», a détaillé Maria Luìs Poncela. «Ceci représente une chute de 11% du taux des importations algériennes de l'Espagne à cause du blocage des importations», a encore fait savoir la ministre, indiquant que «cela affecte considérablement les exportations espagnoles».
De son côté, le ministre de l'Industrie et des mines, Youcef Yousfi a souligné, dans son discours d'ouverture du forum que «la chute des prix pétroliers a affecté l'économie algérienne qui s'est tourné vers la diversification de sa production naionale en limitant les importations.»