Algérie

Madrid de nouveau dans l'impasse Catalane



Espagne
De notre correspondant
Les trois formations indépendantistes conservent leur majorité au Parlement régional catalan. La liste «Ensemble pour la Catalogne» du président séparatiste destitué, Carles Puigdemont, obtient 34 élus, et la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) de son ex-vice-président emprisonné, Oriol Junqueras, 32 élus.
Quant aux anticapitalistes de la CUP, cette fois-ci, ils n'ont réussi à assurer que 4 élus, perdant ainsi 6 sièges par rapport aux élections précédentes. Le Parti populaire du chef du gouvernement, Mariano Rajoy, devient le dernier parti de la région avec 3 sièges, perdant 8 sièges sur 11 gagnés en 2015. Le Parti socialiste (PSC) obtient 17 députés, Catalunya en Comu Podem (CECP, gauche radicale), 8 députés. Le parti politique Ciudadanos (centre) d'Albert Rivera, fondé en 2006, justement, pour lutter contre les nationalistes et la corruption, est devenu la première force politique au Parlement régional catalan, avec 37 sièges, contre 25 en 2015. «Les séparatistes ne pourront plus jamais parler au nom de toute la Catalogne», a déclaré la dirigeante du parti anti-indépendantiste, Ciudadanos, Inès Arrimadas.
La loi électorale catalane prévoit un système de pondération des voix qui avantage les régions plus rurales, où les indépendantistes sont très implantés, d'où leur victoire en sièges. «Le processus (indépendantiste) n'incarne pas l'avenir pour tous les Catalans et nous allons continuer à nous battre, même avec cette loi électorale injuste qui donne davantage de sièges à ceux qui ont moins de voix», a ajouté Inès Arrimadas, rappelant que les Catalans opposés à la sécession avaient démontré qu'ils étaient plus nombreux.
Carles Puigdemont propose de rencontrer Mariano Rajoy
Les trois partis indépendantistes ensemble ont plus de sièges (70 sur 135) et pourront donc gouverner s'ils arrivent à former une coalition. Sur 70 députés indépendantistes élus, 3 sont encore en prison et 5 en exil en Belgique, dont Carles Puigdemont.
Le président déchu du gouvernement catalan a salué, depuis Bruxelles, la victoire des indépendantistes lors des élections régionales en Catalogne et proposé à Mariano Rajoy de le rencontrer, mais hors d'Espagne. «Le moment est venu d'engager un dialogue? et je n'ai aucun problème pour discuter avec le président du gouvernement espagnol», a déclaré l'ex-président de Catalogne, Carles Puigdemont, en ajoutant que le moment est venu pour réparer les dégâts causés par l'article 155?.
Puigdemont demande également à être reçu par les institutions européennes : «'je demande à la Commission européenne ou d'autres institutions d'écouter le peuple catalan, et pas seulement l'Etat espagnol.» Mariano Rajoy n'a pas tardé à répondre à Puigdemont, lors d'une conférence de presse tenue au lendemain de la victoire des indépendantistes.
Le Premier ministre espagnol a rejeté complètement l´idée d´une quelconque rencontre : «'je compte m'asseoir à la table des négociations avec celle qui a gagné les élections, Inès Arrimadas, car elle est arrivée en tête.» Il se dit également ouvert pour «'normaliser la situation».
«Je n'accepterai pas que la Constitution espagnole ne soit pas respectée, tout comme le statut de la Catalogne. Je ne l'accepterai de personne», a réaffirmé le Premier ministre espagnol. Et d´ajouter : «'je n'accepterai pas qu'on veuille supprimer l'unité de l'Espagne. Les élections veulent dire tout simplement : la chance à une nouvelle étape.»? Par ailleurs, le chef du gouvernement espagnol a estimé que 'la situation judiciaire des personnes poursuivies ne dépend pas des élections d'hier : «La justice ne doit pas se soumettre à des stratégies politiques.
Du fait de la séparation des pouvoirs, je respecterai ce que décideront les juges.» Le Parti populaire (PP) de Mariano Rajoy a subi une défaite sans précédent à l'occasion de ce vote. «Le Parti populaire existe depuis longtemps et est un parti fort, rappelle le Premier ministre. Nous avons déjà perdu des élections par le passé.
Celles tenues hier concernent la seule région catalane.» Pour lui, il ne s'agit pas d'un rejet de l'application de l'article 155 de la Constitution. Il prend pour preuve le bon score de Ciudadanos qui avait approuvé sa mise en œuvre.


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