Madjid Taleb 'On doit en finir avec la politique des résultats'

Pour le coach Madjid Taleb, l'élimination des Verts de la prochaine phase finale de la CAN-2012 est le résultat logique d'une politique qui a montré ses limites et qu'il faudra par conséquent chercher des solutions à permettre à l'équipe nationale de football de préparer les prochaines échéances dans les meilleures conditions possible.
En effet, pour ce dernier, l'équipe nationale de football à payer les frais de l'instabilité engendrée depuis le départ de Rabah Saâdane de la barre technique. 'Pour tout vous dire, je pense qu'on a récolté ce que nous avons semé. C'est-à-dire qu'on n'a rien fait pour que l'équipe nationale se qualifie pour la CAN-2012. J'estime que c'est une issue logique au vu des résultats obtenus durant les éliminatoires et plus particulièrement l'instabilité qui a caractérisé, notamment le staff technique du moment qu'il y a eu le passage de trois entraîneurs avec tous les remous qui se sont produits et que tout le monde connaît. Pour moi sincèrement, Saâdane a fait du bon boulot mais on ne l'a pas laissé poursuivre son travail car on voulait beaucoup plus les résultats au détriment du travail et de la continuité. C'est à partir de là que les choses ont commencé à se compliquer pour notre équipe nationale qui a enchaîné par la suite les mauvaises performances. Tout ça est à mettre à mon sens sur le dos d'une politique qui a montré ses limites et qu'on doit à présent penser à trouver d'autres solutions à permettre à l'équipe nationale de préparer l'avenir sur des bases solides', dira le technicien eulmi lequel a estimé en outre qu'il est grand temps pour mettre en place une nouvelle organisation qui visera à faire progresser le football national essentiellement vers le joueur local qui reste, dit-il, très faible aussi bien sur le plan physique et tactique. 'Je crois qu'il est impératif pour nous les entraîneurs des équipes du championnat de Ligue 1 de travailler encore afin d'améliorer les performances du joueur local car il faut reconnaître à ce titre qu'on est encore loin même très loin du niveau des grandes nations du football. À titre d'exemple, on ne peut pas à l'heure actuelle programmer trois séances d'entraînements par jour dans nos équipes car ça sera trop pour un joueur comme celui de notre championnat qui ne pense plutôt qu'à l'argent et rien d'autre. Pour preuve, même si on travaille avec lui pendant toute une année, on n'atteindra pas les 60% de ses réelles capacités. C'est pour cela qu'on doit axer beaucoup plus sur la formation, et à ce titre laissez-moi vous dire qu'on pourra faire quelque chose dans ce domaine du moment qu'il existe de la pâte et qu'il faudra seulement travailler avec rigueur et garder une certaine stabilité au niveau des staffs techniques des clubs. Et puis, si on veut réellement faire évoluer les choses, je pense qu'on doit écouter les anciens joueurs et entraîneurs tels Zouba et Makhloufi qui peuvent être très utile pour sortir le football algérien de telles situations, eux qui ont derrière eux une longue expérience', ajoutera encore l'ancien entraîneur de l'équipe nationale militaire du Canada. Celui-ci pense par ailleurs que la période qui sépare les Verts du début des prochaines éliminatoires de la CAN-2013 et de la Coupe du monde 2014 devrait constituer une aubaine pour d'abord se remettre en cause et tenter de trouver les meilleurs moyens pour repartir du bon pied. 'Je pense qu'il y a beaucoup de chose à revoir à commencer par changer la politique des résultats par celle du travail car c'est le seul alternatif pour moi qui pourra faire progresser le football algérien. Cela dit, je souhaite que l'équipe nationale de football puisse ouvrir une nouvelle page après cette malheureuse élimination. C'est une bonne leçon pour le football algérien et doit en tirer les enseignements qui pourront nous être très utile pour nous à l'avenir', conclut notre interlocuteur.
Farès Rouibah