Algérie

Madjid Soula



Madjid Soula
Rencontré au Festival de la chanson et de la musique amazighes où il a épaté le public par sa prestation, Madjid Soula est revenu cette année avec un nouvel album intitulé « Samia » et riche d'une quinzaine de titres. Il nous parle, dans cet entretien, du festival, de son album et de la chanson kabyle.Que pourriez-vous nous dire de votre retour et sur la scène et à Tamanrasset 'C'est la deuxième fois que je participe à ce festival de la chanson et de la musique amazighes après celui de 2011. Je suis très heureux et je me sens très bien à Tamanrasset. J'aimerais faire toutes les villes et les villages d'Algérie pour donner du plaisir au public et faire quelque chose pour mon pays et dans mon pays. Je suis vraiment fier de ce qu'a été fait ici à Tamanrasset à l'occasion de ce festival. J'ai trouvé une sonorisation de très grande qualité, de très bons techniciens et cameramen, que des professionnels sans oublier un public très chaleureux. Je tiens à remercier toute l'équipe du festival, notamment son commissaire Karim Arib qui m'a invité pour la deuxième fois et j'espère que ce ne sera pas la dernière fois surtout que j'aime beaucoup Tamanrasset et je ne sais pas pourquoi.Parlez-nous un peu de votre nouvel album intitulé « Samia » qui contient des chansons sur la Révolution, des chansons sportives et autres...Dans l'album « Samia », j'ai fait une fusion de deux rythmes oriental et kabyle pour dire qu'on peut faire beaucoup de choses d'autant plus que j'ai été bercé musicalement par Farid Al Atrache, Oum Keltoum et la grande musique égyptienne. C'est un album de 15 titres dans lequel on trouve un peu de tout. Il contient deux chansons sur le football, il y a aussi la chanson intitulée « Tchintchin » qui parle d'un exilé qui souffre de l'exil puis décide de quitter définitivement pour s'installer dans le Hoggar, dans son pays.Une chanson qui nous rappelle celle du regretté Dahmane El Harrachi, n'est-ce pas 'Exactement, c'est un peu « Yaerrayah trouh taâya ouatouali » de Dahmane El Harrachi (Allah yarrahmou). Justement, pour évoquer ce grand artiste, une radio internationale (Radio Nova) a fait un coffret d'une sélection de 150 chanteurs internationaux et dans lequel on trouve les chansons du regretté Dahmane El Harrachi et les miennes.Par rapport à l'engagement actuellement, qu'est-ce que cela veut dire pour vous un chanteur engagé 'Tout en étant quelqu'un de très pacifique, je ne m'abstiens pas à lutter pour l'identité et l'officialisation de tamazight. Pour qu'il y ait une liberté, il faut qu'il ait l'égalité. Je parle de tamazight, l'arabe et le français qui sont ancré dans l'histoire de notre pays. Il ne faut pas oublier ce qu'a enduré notre cher pays et la paix entre les gens et les peuples est la chose primordiale à préserver. Ce que je souhaite est que tous les Algériens travaillent la main dans la main et vivent dans la paix.Quel est votre constat quand vous écoutez la chanson kabyle sachant que certains pensent que la chanson kabyle d'aujourd'hui verse dans la facilité en privilégiant la rythmique au détriment du texte 'On remarque aujourd'hui que tous les chanteurs qui ont fait un superbe travail par le passé ont été mis de côté. Sont-ils victimes de leurs compétences et de leur engagement ' Y a-t-il quelque chose derrière tout ça qui a poussé aujourd'hui les jeunes à faire dans le quantitatif en oubliant le qualitatif ' En tout cas, pour moi, la chanson kabyle ce sont les Slimane Azem, El Hasnaoui, Cherifa, Cherif Kheddam, Aït Menguellat, Idir, Matoub et beaucoup d'autres noms que je ne peux pas citer malheureusement. La chanson kabyle c'est aussi tamazgha. D'ailleurs, dans mon dernier album, « Samia », j'ai fait une chanson dans laquelle je fais le tour de Tamazgha en allant ramener la mariée d'Algérie, du Maroc, de la Mauritanie, de la Tunisie et de la Libye, soit le tour de l'actuel Maghreb.Quels conseils donnez-vous aux jeunes qui veulent réussir des mélodies bien travaillées et des textes de qualité 'A mon avis, le problème ne réside pas au niveau des chanteurs puisque j'ai bien aimé certains parmi la nouvelle génération qui ont réussi à se frayer un chemin grâce à un travail de qualité tant sur le texte que sur la mélodie. Néanmoins, il ne faut pas tomber dans la facilité et là je fais allusion aux éditeurs qui acceptent n'importe quoi pour le lancer dans le marché. C'est là que cela devient dangereux car ça détruit la chanson kabyle. Avant, le premier critère dans les choix des éditeurs était le talent. Aujourd'hui, ce sont les liens de rapprochement (frère, cousin, neveu, nièce, ami...) qui font la priorité des éditeurs. Et de ce fait, ce n'est plus l'art ou le talent qui parle, c'est la poche et le business qui parlent. Ces gens-là ne sont pas en train de rendre service à la chanson algérienne en général et kabyle en particulier. Vous me donnez là l'occasion de m'exprimer sur le sujet mais aussi cela me donne le courage de continuer à lutter contre ce fléau. J'espère que les chanteurs qu'on ne voit plus sur les scènes reprennent leur activité pour le bien de notre chanson.Et vous pensez à qui 'Comme ça, sur le tas, je pense à Sofiane que j'apprécie bien. Il y a aussi le groupe Izourane et bien d'autres chanteurs qu'on a perdu de vue.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)