Algérie

madjer s'explique sans convaincre



«J'ai pris l'équipe nationale dans des circonstances très difficiles, marquée par une élimination de la Coupe du monde 2018, de multiples changements de sélectionneurs durant la dernière phase des éliminatoires de la Coupe du monde (Rajevac, Leekens, Alcaraz, Madjer). Les joueurs, et c'est tout à fait normal, ont mal vécu cette période.»C'est comme en bon père qu'il répondait aux questions des journalistes de la rédaction sportive de l'EPTV, ce lundi 2 avril 2018. Voilà en deux mots, résumée l'intervention du sélectionneur de l'équipe nationale, Rabah Madjer. Les réponses ne se tiennent pas la main avec ce qui se trame sur le terrain, où se jouent toutes les informations, qui se baladent en toute liberté avec des badges poinçonnés par des rumeurs, dit-on. Toutes les questions prennent l'habit de provocatrice, puisqu'elles pousseront vers des réactions et commentaires. Dans cette communication qui échappe non seulement à Madjer mais également à de nombreux entraîneurs, on retrouve souvent ses débris sur les terrains. Une conséquence dont ses répercussions pèseront sur le moral des supporters qui jouent le plus grand rôle dans la mobilisation des sportifs et surtout d'une certaine stabilité dans les chantiers des équipes.
Or, la communication n'est toujours pas considérée comme cet outil indispensable pour remparer les dégâts causés par la rumeur. Les déclarations faites chez notre confrère d'El Watan et celle faites à l'EPTV différent et ce n'est certainement pas ce scénario qui déminerait la rumeur, surtout si celle-ci renforce son pouvoir et franchit les murs abandonnés par la Com. Chez Madjer, son style à lui est d'éviter de reconnaître ses failles et ses ratages dans les stratégies mises en scène lors des différentes rencontres. Non seulement ça puisque des joueurs ont manifesté leur mécontentement pour leur non titularisation. La réponse de Madjer ne correspond pas à celle qui remet en cause toutes les rumeurs qui alertent l'instance fédérale.
La faute est chez les autres, il faudrait se méfier. Chez nous, il fait bon vivre. Les infos qui irriguent les voies de l'information ne sont pas les bonnes. Nous avons une équipe qui est en train de rebâtir son image. Les joueurs s'entendent à merveille, conscients des missions qu'ils doivent accomplir. La réussite ne peut venir que si tout le monde nous rejoint. «Dans le contexte actuel, marqué par les attaques contre la personne de Madjer, l'homme, et non pas le sélectionneur, même une victoire ne m'aurait pas épargné le déluge de dénigrement que je subis depuis les premières heures de ma nomination comme sélectionneur. Je ne suis pas surpris». Côté El Watan, il dira «j'accepte cette situation à condition qu'elle ne touche pas les joueurs et ne déteint pas sur le groupe.
Des cercles font le forcing pour créer et alimenter une polémique très dangereuse, dont l'objectif est de créer la division entre les enfants d'un même pays. Mon message est le suivant : attention, vous jouez avec le feu. Attaquez-moi avec la férocité que vous voulez, mais laissez les joueurs de côté. Ne vous servez pas d'eux dans un combat qui n'est pas le leur. Ils viennent jouer en équipe nationale pour défendre les couleurs de leur pays quelle que soit l'identité du sélectionneur». L'autre message qu'il a voulu faire passer est celui d'utiliser le football comme axe central de la culture populaire. Parce que l'équipe nationale n'appartient et n'appartiendra à personne.
Evoquant sa relation avec les médias, Madjer dira en bon père, qu'il avait invité pourtant tous ceux qui aujourd'hui, le critiquent, chez lui où ils ont déjeuné et réalisé des interviews puis ouvert la zone mixte de Sidi Moussa pour faire leur travail. Il expliquera que le clache avec la presse a eu lieu lors de la première conférence de presse «j'ai été méchamment abordé par les journalistes qui n'ont pas admis que nous soyons à la tête de l'équipe nationale». Madjer ayant compris que les débats footballistiques sont devenus presque aussi suivis que le football lui-même ; ils sont vus avec la même passion que le football. Il profitera pour s'engager à rencontrer les journalistes à chaque fois qu'il sera sollicité. «Ma disponibilité envers eux n'a jamais été prise à défaut. Même lorsque j'ai essuyé de virulentes critiques, je n'ai jamais dévié de ma ligne de conduite.
Malheureusement, le contraire n'a pas toujours été vrai. Le respect doit être mutuel et non pas être observé à sens unique.» Mais il signe et persiste que toutes les critiques sont vides de sens, comme si dans cette équipe nationale, tout aller bien, que les remarques des uns et des autres ne pèsent nullement devant les paroles de Madjer. Pas un seul handicap n'est venu perturber la préparation des matches, les joueurs non convoqués restent à ses yeux les meilleurs.
Tout au long de son intervention, le téléspectateur n'a pas eu droit à un échantillon de dérapage, à un regret ou a une promesse de rectifier le tir. Tout était calculé, tout ce qui se trame au sein de cette équipe nationale, était sur l'agenda du sélectionneur. Les joueurs libérés répondrait à une stratégie presque diplomatique entre Madjer et les dirigeants des clubs étrangers. Pour lui, il s'agit de récupérer le joueur lorsqu'il le solliciterait. S'agissant du cas de Taider, Madjer dira qu'il a été libéré pour aller en France pour consulter son médecin traitant. Il souffrirait d'une blessure et une injection lui a été imposée, ce qu'il n'avait pas déclaré à notre confrère d'El Watan, dans une récente interview : «J'ai convoqué Taider sans aucun engagement initial de ma part pour qu'il soit titulaire.
C'est un joueur pour lequel j'ai beaucoup de respect et de considération. Il y a quelques semaines encore, il jouait en Italie. Durant le stage à Sidi Moussa, j'ai constaté, avec le staff technique et médical, qu'il n'était pas au niveau physique qu'on lui connaissait». Deux déclarations différentes. Il a rejoint son club en Allemagne où il a joué, mais cela ne veut pas dire qu'il est exclu, il est venu et a répondu à notre invitation, il est un joueur qui respecte son pays.» Entre ces deux rencontres, la première réaction fait chavirer la seconde. Puisque Taider fera une déclaration tout autre, «c'est faux, nous n'avons pas fait de tests à Sidi Moussa, mais seulement mis un GPS quelques minutes lors d'une séance d'entraînement...
Mettre un GPS pendant 20 minutes, il est impossible scientifiquement de connaître l'état physique du joueur. Le GPS sert à calculer la distance en mètre à l'entraînement ainsi que les courses et la vitesse, mais rien de plus. Je précise aussi qu'on n'avait pas de cardio mais juste un GPS, donc impossible de calculer la forme physique». S'agissant du cas de Mahrez il déclara : «Le remplacement de Riyad Mahrez n'est ni une insulte à son immense talent et encore moins à un manque de respect à ce grand joueur. Des parties ont exploité le remplacement de Mahrez pour en faire presqu'une affaire d'Etat.
S'en est suivi bien sûr une dramatisation dont seuls les auteurs connaissent les motivations et le mobile». Pour éviter toute complication, Madjer aurait tout simplement communiqué sur les raisons de l'énervement de cette star mais il a préféré se compliquer la tâche en déclarante, «Ronaldo a vécu la même situation lors du Portugal - Pays-Bas sans que cela ne suscite un déchaînement de la part des commentateurs et analystes portugais. Mahrez est une valeur sûre de l'équipe nationale. Je ne suis pas fou pour me passer des services d'un si grand joueur». Après avoir évoqué la non titularisation de Henni et des autres, il reconfirmera que Chaouchi restera le meilleur gardien de but africain, malgré toutes les critiques, il le protégera. «Je sais ce que je fais», affirme-t-il.


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