Madjer "poussé"à se réconcilier avec la presse

Le coach national veut-il ouvrir une nouvelle page'Bien qu'il ne reconnaisse toujours pas ses erreurs, le sélectionneur national tente de se rattraper, en multipliant les interviews tout en se résignant, enfin, à ouvrir une nouvelle page avec la presse.
Madjer, faut-il le retenir, n'a fait ce geste de «revenir» vers la presse que suite à des «pressions», chose qui aurait été plus appréciée, s'il l'avait fait un peu plus tôt. Cependant, et comparativement à ses deux derniers interviews, il n'a, pour ainsi dire, rien changé dans ses propos lors de son passage, lundi soir, sur la chaîne publique TV A3, ne reconnaissant pas ses erreurs de choix des joueurs, des systèmes de jeu ainsi que de coaching au cours des deux matchs amicaux. Quatre points, dont son envie de se réconcilier avec la presse, sont à retenir, et qui ont trait aux cas Bentaleb, Taïder ainsi que Bennacer.
«Bentaleb souffrait d'une déchirure»
Concernant Nabil Bentaleb, ce dernier avait quitté, pour rappel précocement le stage de l'EN, «pour cause de blessure» au lendemain du match contre la Tanzanie. Or, deux jours après, il a contribué à la victoire de Schalke contre Freiburg (2-0), étant même passeur décisif pour Burgstaller. Malgré cela, Madjer persiste et signe, dans sa déclaration, que «le joueur a passé une échographie à l'adducteur, il souffre d'une déchirure. «Je l'ai libéré en France pour faire une injection pour jouer et s'entraîner avec Schalke et il a joué le match. C'est un professionnel et il aime la sélection. Arrêtons les rumeurs. Il a joué face à la Tanzanie avec des douleurs pour qu'on ne dise pas qu'il triche», explique-t-il. Et s'il a joué par la suite avec son équipe, il aurait donc bien pu rejouer avec les Verts face à l'Iran. Voilà ce qui mérite d'être clair. Donc l'argument de Madjer ne tient donc pas la route, ce qui confirme qu'il y avait bel et bien une autre raison.
«Je n'ai pas donné de garanties à Taïder»
Dans ce qui est qualifié d'«affaire Taïder», Madjer dira: «Je ne veux pas rentrer dans les détails. On connaît Taïder, on l'a convoqué et on ne lui a pas donné de garantie pour être titulaire. Je lui ai tendu la perche, je voulais le voir de très près sur tous les plans. Je voulais voir son comportement et son rendement lors des entraînements. Il avait des problèmes physiques et il était loin de sa forme. J'ai décidé conjointement avec le docteur Yekdah de lui faire porter un gilet GPS, sans qu'il le sache pour qu'il nous montre ce qu'il fait pendant les entraînements et je vous laisse deviner comment étaient les résultats. On a vu le contraire de ce qu'on attendait. Il était loin de sa forme et son niveau.» Seulement, le joueur dément formellement les propos de son coach, en sortant de son silence chez nos confrères de la Gazette du Fennec, en indiquant, entre autres que «ce n'est pas vrai qu'il y a eu un test physique, on n'a pas eu de cardio. Le GPS calcule seulement le nombre de mètres effectué!». Et de poursuivre: «Je ne l'ai utilisé que pendant 20 minutes. On n'a pas eu de cardio, qui mesure la pulsation. Avec les fréquences, cela permet de mesurer le temps de récupération pendant l'effort. Donc, logiquement, on ne peut pas mesurer une condition physique avec un GPS pendant une séance de 20 minutes. C'est impossible et on ne l'a pas fait.» Poursuivant encore, le joueur de l'Impact Montréal dira: «Je sors d'une préparation d'un mois et demi, avec cinq matchs amicaux et trois matchs pleins en championnat avant de venir en sélection. Le problème n'est pas physique, ce n'est pas possible. J'aurais préféré entendre autre chose. Après, chacun peut dire ce qu'il veut.» Taïder affirme que la veille de la rencontre face à l'Iran, le coach est venu vers lui, en lui demandant de se préparer pour jouer le match. «Et puis du coup, j'ai appris un peu plus tard que je ne vais pas jouer. J'étais frustré, déçu et je suis allé le voir.
«Bennacer sera convoqué avec l'EN A'»
La discussion était normale, puisqu'il y a un respect mutuel. Je lui ai dit que cela fait 5 ans que je suis en sélection, je suis un cadre et que je ne comprends pas ce retournement de situation. Il m'a dit que j'étais loin de ma forme. Je lui ai dit que je me sens bien qu'il n'a qu'à voir mes matchs en MLS. Après, il ne voulait pas me donner plus d'explications, me disant que ce n'est pas dans sa nature», explique-t-il. «J'ai toujours eu des frissons en sélection, j'y serais toujours disponible, j'y viendrai avec un grand plaisir», a conclu Taider. Sans commentaire! Madjer a annoncé, par ailleurs, que la présence prochaine du joueur d'empoli, Bennacer, lors de la confrontation amicale face à l'Arabie saoudite, vers le mois de mai prochain. Le technicien en question veut de bonnes relations avec les clubs européens où évoluent nos compatriotes. Et c'est ainsi qu'il a «aidé» Empoli en laissant Bennacer à sa disposition et Madjer l'explique bien en ces termes: «Il faut gagner la confiance des clubs européens et les aider du mieux qu'on peut. Pour Bennacer, on nous a demandé de l'aider, car Empoli avait un match très important, le 29 mars. J'ai consulté mes assistants et on a décidé de le laisser partir. J'ai demandé par contre à Empoli de nous laisser Bennacer face à l'Arabie saoudite au mois de mai. Benitez nous a salués lui aussi pour notre professionnalisme.»
«Prêt à accueillir les journalistes à Sidi Moussa»
Enfin, l'auteur de la célèbre talonnade s'est dit «correct» avec les journalistes. «Je leur ai même ouvert ma maison pour travailler avec moi et faire des interviews», dit-il, avant d'annoncer: «Je suis prêt à accueillir la presse à Sidi Moussa et ouvrir une nouvelle page».