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Madjer et Zidane, place aux génies


Madjer et Zidane, place aux génies
Une finale, ça se prépare de la façon la plus méticuleuse qui soit. Chaque équipe essaie, dans la mesure du possible, de tout prévoir, de parer à toute éventualité.
Mais il est des gestes trop imprévisibles, trop soudains, trop inventifs pour entrer dans un quelconque schéma. Parfois, ce sont ces gestes qui font basculer une finale. En 1987, le Bayern Munich, grand favori de la finale face à l'invité surprise qu'était le FC Porto, pense avoir tout prévu. Les Allemands mènent au score, il reste à peine un quart d'heure à jouer. Porto pousse. Puis Rabah Madjer a un geste instinctif qui va changer la donne. Il est à trois mètres à peine du but de Jean-Marie Pfaff, mais il lui tourne le dos. Alors, plutôt que de se retourner pour frapper en pivot sous peine d'être contré, il a ce geste un peu fou à première vue, mais en réalité parfaitement sensé : une talonnade. La défense allemande n'a pas le temps de réagir. Pfaff non plus. La soudaineté du geste est la clé de son efficacité. Madjer égalise et trois minutes plus tard il délivrera la passe décisive pour Juary sur le but de la victoire. Plus d'un quart de siècle après, son but reste probablement le plus célèbre de l'histoire des finales. Il a inventé un geste, on parle d'une «Madjer», souvent à mauvais escient d'ailleurs. Ce petit coup de talon a fait sa légende. «Je n'ai pas réfléchi, rien n'était programmé évidemment», dira-t-il plus tard. Ce que l'on sait moins c'est que, quelques jours après, en championnat du Portugal, l'Algérien marquera un but très approchant. Pour Zinédine Zidane, la troisième aura été la bonne. Deux défaites avec la Juventus Turin en 1997 et 1998 lui seront longtemps restées en travers de la gorge. Jusqu'au 15 mai 2002, jour choisi par Zizou, entre-temps passé au Real Madrid, pour remporter le seul titre majeur qui manquait à sa collection. Son entrée dans l'histoire de la Ligue des champions, ZZ l'a faite avec la manière. En inscrivant peut-être le plus beau but de l'histoire des finales. Cette volée du gauche, personne ne l'a oubliée. Quand Zidane a armé son tir, le temps s'est suspendu. Le ballon de Roberto Carlos, en cloche, a mis une éternité à redescendre du ciel de Glasgow. Zidane en a profité pour se mettre en position. A l'entrée de la surface, le Ballon d'Or 1998 a cherché son équilibre puis, jambe gauche parallèle au gazon, a propulsé le cuir dans la lucarne de Butt. Légendaire. L'attente aura été longue. Mais elle valait la peine.
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