Algérie

Macron et Le Pen reprennent le duel à distance


Les deux finalistes du scrutin présidentiel en France, le sortant centriste libéral Emmanuel Macron et son adversaire d'extrême droite Marine Le Pen, ont retrouvé le terrain pour travailler l'électorat populaire dans les 48 dernières heures de campagne, au lendemain de leur débat télévisé. À deux jours du second tour, pour lequel le report des voix des électeurs de gauche est crucial, chacun a choisi des déplacements dans des régions populaires, en réponse à la première préoccupation des Français, le pouvoir d'achat, grevé par les répercussions de la guerre en Ukraine sur les prix de l'énergie et de l'alimentation. Emmanuel Macron est allé à la périphérie de Paris, en Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre de la métropole qui a voté pour le candidat de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon à plus de 49%. Le président sortant est venu parler des «logements insalubres et de la rénovation urbaine». Il a dit avoir voulu «envoyer un message d'ambition et de considération à tous les quartiers» à forte population d'origine immigrée, «trop souvent stigmatisés», dont les «habitants sont une chance pour la République». Marine Le Pen était pour sa part dans les Hauts-de-France (Nord), où elle est arrivée en tête. Après un arrêt à la mi-journée à Roye, où elle s'est présentée comme la candidate de la «France qui travaille», face à des transporteurs déplorant la hausse des prix des carburants, elle tiendra dans la soirée son dernier meeting de campagne à Arras. Le débat télévisé d'entre-deux tours mercredi soir a réuni 15 millions de téléspectateurs. Après une performance désastreuse en 2017, Marine Le Pen a cette fois mieux résisté, mais Emmanuel Macron a dominé les échanges, selon la plupart des commentateurs. Les deux candidats ont croisé le fer sur le pouvoir d'achat, l'âge de la retraite, Marine Le Pen s'employant à apparaître proche des préoccupations de ses concitoyens aux fins de mois difficiles, face à un Emmanuel Macron dont elle a dénoncé le bilan économique «très mauvais» et un bilan social «encore pire». Assumant les résultats de son action, le chef de l'Etat lui a opposé de nombreux chiffres, dénonçant un programme n'ayant «ni queue ni tête». Il l'a aussi accusée d'attiser «la guerre civile» avec son projet d'interdiction du voile islamique dans l'espace public.C'est sur l'Ukraine que les échanges ont été les plus vifs, M. Macron accusant son adversaire de dépendre du président russe Vladimir Poutine en raison d'un prêt contracté en 2017 par son parti auprès d'une banque réputée proche du Kremlin. Mme Le Pen s'est déclarée «totalement libre» de toute influence. Elle a également rejeté les soupçons de M. Macron de vouloir encore faire sortir la France de l'Union européenne (UE). Trois des principaux dirigeants de l'UE, les chefs de gouvernement allemand Olaf Scholz, espagnol Pedro Sanchez et portugais Antonio Costa, ont pris implicitement position pour M. Macron dans une tribune publiée par le quotidien Le Monde. Le débat ne semble pas dans l'immédiat avoir fait beaucoup bouger les lignes ou la perception des deux adversaires. Sur 671 téléspectateurs interrogés par l'institut Elabe, 50% ont jugé M. Macron «arrogant», contre 16% pour Mme Le Pen, considérée comme «inquiétante» par 50%, contre 25% pour le président sortant.
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