Hypothèse exclue au moment de son hospitalisation, la candidature de Bouteflika à la présidentielle 2014 refait surface. Ses troupes sont dans l'attente d'une annonce officielle qui signifierait pour eux une victoire automatique. Car c'est une tradition ancrée depuis treize années et vérifiée dans trois scrutins : dès que Bouteflika annonce sa candidature, toute l'Algérie officielle se met en branle pour lui assurer la victoire la plus large possible. Cette donnée implacable n'a pas été comprise par nombre d'acteurs politiques qui continuent angéliquement de revendiquer des «élections propres et transparentes». Comme si, pour eux, il n'y avait pas eu les précédents de 1999, 2004 et 2009 et comme si le système qui a mis treize années pour se fortifier pouvait lâcher la proie pour l'ombre ou, pire, prendre le risque de voir un adversaire du chef de l'Etat succéder à ce dernier et tout remettre en cause ensuite.Dès que la formule de quatrième mandat sera lâchée par Bouteflika, se mettront en branle trois lourdes machines. La première conduite par les «traditionnels» partis politiques alliés au chef de l'Etat, à leur tête le FLN, le RND et le PT auxquels se joindront le TAJ de Amar Ghoul et le MPA de Amara Benyounès, nouveaux satellites de la galaxie présidentielle. Une aubaine également pour des dizaines d'autres partis, principalement ceux agréés il y a deux années, aux sigles et aux programmes invraisemblables, espérant se remémorer au bon souvenir du pouvoir pour engranger quelques dividendes aux législatives et communales à venir.
La seconde machine sera conduite par une multitude de «comités de soutien» jaillissant «spontanément» dans l'ensemble des wilayas. Avec le soutien des partis alliés au Président et l'appui des autorités locales, ils viendront investir les lieux publics et privés (ceux de la chkara) pour chanter les vertus du quatrième mandat. La troisième machine, la plus redoutable, sera bien entendu l'administration. Une nouvelle fois, elle sera dans son rôle d'appui à la candidature de Bouteflika. Comme lors des scrutins présidentiels antérieurs, elle sera naturellement amenée à mettre à la disposition des partis et des comités de soutien alliés les moyens de se déployer sur le terrain.
Les locaux seront généreusement attribués, les meetings et les rencontres ne subiront aucun interdit. Dès l'annonce du «quatrième mandat», les ministres investiront le terrain pour prêcher la bonne parole' présidentielle que les médias publics amplifieront à souhait. Le Premier ministre a déjà commencé le boulot en sillonnant les wilayas, promettant de grosses enveloppes financières. Enfin, le jour J, le ministère de l'Intérieur veillera à ce que les chiffres et les taux ne dérapent pas. La fraude aura sa place, comme d'habitude.
Le lendemain du vote, Bouteflika rejoindra son bureau comme si de rien n'était, persuadé qu'il doit son éclatant succès à la Providence qui l'a choisi pour régner sur l'Algérie et qui, pour cela, lui a préservé sa santé.
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Posté Le : 02/10/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Ali Bahmane
Source : www.elwatan.com