Algérie - Patrice MAC MAHON


MAC MAHON
MAC MAHON (Maréchal Marie, Edme, Patrice, Maurice, marquis d’Eguilly, duc de Magenta comte de),
D’origine de noblesse irlandaise, confirmée par lettre patente d’août 1763, il descend des rois de la Momonie, région appelée plus tard province de Munster puis Irlande. Il peut prétendre au titres de prince de Thomand, de Covraboiskain et de Clonderal. Sa famille directe s’installe en France au XVIIe siècle, ou 14 Mac Mahon donneront leur sang à la France.
Seizième et avant dernier enfants de Maurice, François, lieutenant-général, commandeur de Saint-Louis et de Pélagie de Riquet de Caraman, fille du constructeur du canal du Midi, premier duc de Caraman, il est né au château de Sully près d’Autun en Saône-et-Loire, le 13 juin 1808 et baptisé dans la chapelle du domaine. Son oncle et son grand oncle sont militaires.
En 1820, il entre au Petit séminaire des Marbres à Autun. Il achève ses études au collège Saint Louis à Paris puis il entre à l’école spéciale militaire à compter du 23 oct 1825, il rejoint pour deux ans l’école d’application d’état-major, le 1er oct. 1827. Il est détaché au 4e régiment de hussards, le 2 avr. 1830. Par permutation, il passe au 20e régiment d’infanterie de ligne et se trouve présent au siège d’Alger avec le grade de sous-lieutenant.
Attaché de 1830 à 1840 aux Généraux Berthezène, Clouet, Achard, Bellair, Bro, Damrémont, d'Houdetot et Changarnier, il gagne la croix de chevalier de la Légion d’honneur, le 24 nov. 1830, au sommet du col de la Mouzaïa dans l’Atlas.
Titulaire du ruban donné par le général Clauzel, le ministre ne délivre pas le brevet. Cette décoration ne sera entérinnée par le roi , que le 14 sept. 1831.
En 1832, nommé à l’armée du Nord, il se trouve au siège d’Anvers. L’expédition terminée, il prend garnison à Nancy puis en Vendée, auprès du général de Bellair. Il passe au camp de Compiègne, sous les ordres du général Aupick. Il est promu au grade de capitaine du corps d’état-major en 1833.
Une rencontre avec le duc de Nemurs en route vers l’Algérie, lui offre un retour en Afrique le 29 oct. 1836. Il est placé à la suite du général Clauzel puis du général Damrémont. Il est légèrement blessé à [[Constantine - Ville[Constantine]], le 10 oct. 1837. Malgré sa demande de ne plus servir sous les ordres du général Valée en raison d’un différent avec son ancien chef, tué sous les murs de Constantine, il est proposé par le maréchal, nouveau gouverneur de l’Algérie, pour la croix d’officier de la Légion d’honneur, le 11 nov. Il est à nouveau cité par le maréchal, le 6 sept. 1840 comme ayant rempli les fonctions de chef d’état-major de la colonne du général Changarnier et ayant été constamment à la tête de la charge au combat du 29 août près des mines de cuivre au col de la Mouzaïa et la vallée du Chéliff.
Sur sa demande, il quitte le corps des officiers d’état-major pour servir dans l’infanterie et perd ses sept ans d’ancienneté de grade.
En arrivant à Marseille, il apprend sa promotion au grade de chef d’escadron, pour compter du 30 oct. 1840, grâce à l’intervention des fils du roi. Il rejoint le camp de Saint Omer, où se forment les chasseurs.
Le 12 mai 1841, le 10e régiment de chasseurs à pied part pour l’Algérie. Mac Mahon s’affirme pendant 18 mois, à la tête du 10e Chasseur notamment le 30 avr. 1842, au col de Bab el-Thaza et devant les troupes d’Abd el-Kader, le 25 mai.
Après une inspection du général Fabvier, il est proposé et promu au grade de lieutenant-colonel le 31 déc 1842. Il est affecté au 2e régiment de Légion étrangère à Bône et prend les fonctions de chef de corps vers la fin janv. 1843, en remplacement du titulaire malade, commandement qu’il garde jusqu’en 1845.
Il est cité le 14 oct. 1844 pour sa bravoure au combat de Chaab el-Gitta et le 17 oct. 1845 à Aïn-Kebira.
Colonel, il passe au commandement du 41e régiment d’infanterie de ligne en garnison à Marnia, le 24 déc. 1845, puis il prend le commandement de Nemours.
Le général Cavaignac, nouveau chef du pouvoir exécutif, le nomme ambassadeur à Vienne, mais cette nomination de parvient pas à l’intéressé.
En 1848, il est nommé à la tête de la subdivision de Tlemcen. Général le 12 juin 1848, il est maintenu dans son emploi. Il est promu commandeur de la Légion d’honneur le 18 juil 1849. Assurant à Oran, l’intérim du général Pélissier, il apprend la nouvelle du coup d’Etat de déc. 1851 et organise le plébiscite destiné à l’approuver.
Il reçoit le commandement de la division de Constantine le 17 mars 1852 et se voit promu Général de division le 16 juil.
Le 14 mars 1854, il épouse à l’église de Saint-Thomas d’Aquin, Elisabeth de la Croix de Castries, fille d’un propriétaire gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi et de Marie Augusta d’Harcourt-Olonde. Elle lui donnera une longue postérité.
Placé à la tête de la 1e division d’infanterie du 2e corps d’armée de l’armée d’Orient, il se distingue pendant les guerres de Crimée qu’il rejoint après le décès du Maréchal de Saint Arnaud.
On lui doit la prise du bastion de Malakoff, le 8 sept 1855. Le 19, il commande le corps d’armée de réserve de l’armée d’Orient et le 22, il est élevé à la dignité de Grand croix de la Légion d’honneur.
Ses états de services lui ouvrent les portes du Sénat, le 24 juin 1856. Le 24 juin 1857, à Ischeriden, il commande la division comprenant le 2e Etranger aux ordres du colonel de Chabrières, le 2e régiment de zouaves et le 54e régiment d’infanterie de ligne. Il reçoit la médaille militaire le 27 sept 1857. Il commande les forces de terre et de mer en Algérie pour compter du 31 août 1858, puis le 2e corps d’armée de l’armée d’Italie. Il s’illustre alors à Magenta, le 4 juin 1859, où il sauve l’Empereur de l’encerclement. Il est alors nommé Duc de Magenta et maréchal par Napoléon III. Il participe également à la bataille de Solferino en 1859. Le 25 mai 1860, il est commandant en chef du camp de Châlons. Ambassadeur en Prusse lors du couronnement de Guillaume 1er en 1861, il remplace le maréchal Pélissier comme Gouverneur général de l’Algérie de 1864 à 1870. Il est chargé de mettre en œuvre la politique arabe libérale de Napoléon III, mais il entre en conflit avec le cardinal Lavigerie, qui entend accélérer l’assimilation des indigènes en les convertissant au christianisme.
En 1869, il doit s’opposer à l’insurrection des Ouled sidi Cheikhil. Commandement du 1er corps de l’armée du Rhin lors de la guerre de 1870, il est battu à Wissembourg le 4 août et à Fröschwiller le 6 août. Il réussit cependant à ramener le reste de son armée sur le camp de Châlons où Napoléon III le place alors à la tête des 1e, 5e, et 7e CA., avec mission de dégager Bazaine enfermé dans Metz. Il désobéit à l’Empereur en se repliant sur Châlons au lieu de se rendre à Nancy.
Battu une nouvelle fois à Sedan, le 1er sept. et blessé grièvement à la cuisse, il doit passer son commandement à Ducrot et tombe entre les mains des Prussiens. Prisonnier, il est transféré à Wiesbaden, d'où il est libéré en mars 1871, lors de la signature de la paix. Il forme l’armée de Versailles qui écrase la Commune de Paris en mai 1871. Membre du conseil supérieur de la guerre en oct. 1872. Bien qu’ayant servi successivement la Monarchie de Juillet, la IIe République et le Second Empire, Mac Mahon est connu pour ses opinions légitimistes. Partisan de l’ordre, ennemi du « péril social » que représente à ses yeux la République, poussé par la majorité, qui prépare la restauration de la monarchie et vient de se débarrasser de Thiers, il est poussé à la présidence de la République, qu’il accède le 24 mai 1873. Complètement inexpérimenté en politique, il laisse la direction des affaires au duc de Broglie. Les espoirs de restauration monarchique se trouvant sinon anéantis, du moins ajournés par le refus du comte de Chambord d’accepter le drapeau tricolore, les monarchistes de l’Assemblée se résignent, faute de mieux, à faire de Mac Mahon une sorte de régent de France en décidant la prorogation de ses pouvoirs à sept ans. Tout en apportant son appui moral à la politique cléricale et conservatrice de la majorité, Mac Mahon reste loyalement fidèle aux devoirs de sa charge. C’est ainsi qu’il refuse de recevoir le comte de Chambord en déc. 1873 et après la victoire des républicains aux élections de févr. 1876, il confie le gouvernement à des républicains tels que Dufaure et Jules Simon. Mais la question religieuse l’oppose à la nouvelle majorité.
Le 16 mai 1877, le maréchal provoque la démission du ministère, en envoyant une lettre très dure à Jules Simon, qu’il remplace par Broglie, et, malgré le vote de protestation des 363 députés républicains, il prononce la dissolution de l’Assemblée le 25 juin. Durant tout l’été 1877, Mac Mahon s’engage à fond pour s’assurer la défaite des républicains aux élections. Mais ses efforts se révèlent vains et les scrutins des 14 et 28 oct. donnent 318 sièges aux républicains contre 208 aux conservateurs. En opposition avec l’Assemblée, le maréchal président « n’avait plus qu’à se soumettre ou se démettre » selon le mot de Gambetta. Après avoir tenté d’imposer à la Chambre un ministère présidé par un de ses vieux compagnons d’armes, le général de Rochebouët. Devant l’échec de cette tentative, il se soumet et accepte le ministère républicain de Dufaure. Celui-ci exige dans un message au Sénat le 14 déc. 1877, que le maréchal, prenne nettement position en faveur du régime parlementaire et reconnaisse que la Constitution de 1875 a établi son irresponsabilité. Ayant ainsi moralement abdiqué, Mac Mahon assiste avec une irritation croissante aux succès électoraux des républicains et à l’élimination du personnel de l’« ordre moral ». Il démissionne de ses fonctions le 30 janvier 1879, refusant de signer un décret qui notamment met en disponibilité cinq généraux, anciens compagnons d'armes du maréchal.
Mac Mahon domine toute l’histoire de la IIIe République.Il décède au château de La Forêt près de Montcresson dans le Loiret, le 17 oct. 1893. Les obsèques intimes ont lieu dans la petite église du village, le 21 oct. Le lendemain à l'église des Invalides se déroulent les funérailles nationales auxquelles assistent Canrobert, dernier maréchal survivant et qui décèdera en 1895. Inhumé aux Invalides. Il est chevalier de la Toison d’or.
«La Légion est à Magenta : l’affaire est dans le sac. » Il totalise 4 blessures : en 1837, à la prise de Constantine, une balle perce son uniforme et égratigne les chairs ; en 1840, une balle lui enfonce la poignée de son sabre dans les côtes ; en 1857, à Ischeriden et enfin, grièvement le 4 sept. 1870, devant Sedan. Txt CRY Divers sources
Bibliographie
MAC-MAHON OU la gloire confisquée de François-Christian Semur
Un excellent ouvrage sur l'honneur perdu d'un grand homme - le grand soldat est souvent considéré comme un abruti intégral dans l’Histoire de France. François-Christian Semur (l'auteur) s’emploie à dénoncer la légèreté des accusations, fondées sur des rumeurs, des propos déformés… Par surcroît, Mac-Mahon appartient au camp des vaincus ; vaincu dans ses idées, vaincu à Sedan et vaincu à la présidence… Après une vie de gloire au service de la France.



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