Le barrage de Koudiat Acerdoune vire au rouge et menace une rupture d’alimentation à plus d’un demi-million de la population répartie sur 5 wilayas du pays, dont la capitale. En effet, selon des informations, le barrage de Koudiat Acerdoune, situé dans la région de Lakhdaria, dans la wilaya de Bouira, a atteint le niveau le plus bas de son histoire récente, avec un volume de 58 millions m3 sur 650 millions m3, la capacité totale du barrage.
Pourtant, lors de sa réalisation, le barrage de Koudiat Acerdoune dont le plan d’eau s’étend sur une cinquantaine de kilomètres, entre la wilaya de Bouira et Médéa, était conçu pour recevoir les eaux pluviales du versant sud de l’Atlas blidéen, et la fonte de ses neiges, largement suffisantes pour son remplissage.
Cependant, les déficits pluviométriques de ces dernières années, ajoutés à l’exploitation maximale du barrage qui alimente la wilaya d’Alger via le barrage de Keddara, dont les eaux du barrage de Koudiate Acerdoune sont pompées depuis le barrage de Béni Amrane, qui est lui-même alimenté via le système gravitaire par déversement à partir de l’oued Isser, avec un volume annuel de plus de 35 millions m3; la wilaya de Bouira et ses communes situées dans le nord-ouest, et les daïras de Kadiria et Lakhdaria, ainsi que les daïras d’Aïn-Bessem, Bir-Ghbalou et Souk-Lekhmis, pour un volume de 21 millions m3; les communes du sud-est et du sud de Médéa, avec un volume alloué de 20 millions m3; celles du sud de Tizi-Ouzou avec un volume alloué de quelque 20 millions m3 et enfin, les communes des daïras de Sidi Aïssa et Aïn Lahdjal à M’sila avec un volume de 9 millions m3; toutes ces quantités pompées annuellement font que le barrage de Koudiat Acerdoune se trouve dans une situation de tension permanente et il suffit d’un hiver moins humide pour que cela se fasse sentir immédiatement, comme c’est le cas pour la présente saison.
Cela étant, la situation n’est pas aussi alarmante puisque, selon nos sources, les responsables des ressources en eau et ceux de l’ANBT fondent toujours l’espoir de jours meilleurs dans les prochaines semaines, surtout que dans notre pays, bien souvent, le printemps est plus pluvieux et plus arrosé que l’hiver.
Mais malgré cela, les responsables de l’ADE, que nous avons contactés à ce sujet, nous diront que toutes les dispositions sont prises pour que l’alimentation en eau potable des communes, du moins celles de la wilaya de Bouira qui sont alimentées depuis le barrage de Koudiat Acerdoune, soit maintenue à un rythme acceptable. C’est-à-dire, une alimentation régulée et puisée, à défaut du barrage, depuis les forages qui sont toujours fonctionnels et qui viennent en appoint aux eaux des barrages.
Rappelons que contrairement au barrage de Koudiat Acerdoune, le barrage de Tilesdit qui alimente une trentaine de communes du sud et du sud-est de la wilaya de Bouira, dont le chef-lieu de wilaya, mais également les deux daïras de Sidi Brahim à Bordj-Bou-Arréridj et Hammam Dhelâa à Msila, le volume d’eau actuel est plus réconfortant puisqu’il est rempli à 74%, soit 118 millions m3 sur un total de 164 millions m3.
Yazid Yahiaoui
Posté Le : 09/02/2021
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Yazid Yahiaoui
Source : lesoirdalgerie.com du lundi 8 février 2021