Algérie

Maâchou réclame justice à la Suisse



L'histoire de ce jeune Algérien, vraisemblablement victime de «graves violations des droits de l'homme», en Suisse, est déconcertante. Anouar Maâchou, jeune Algérien en situation régulière, se retrouve, à l'issue d'une journée mouvementée, dans une prison, dans un état, pour le moins anormal et déplorable. «Je ne me souviens plus de rien, après mon passage à tabac par des policiers... À mon réveil, je me suis retrouvé nu, dans une prison, les deux poignets cassés et le corps parsemé d'hématomes et de bleus... Je me suis rendu compte que j'étais grièvement battu», nous confie la jeune victime. Après une série de procès contre la police du canton du Tessin, Maâchou a été reconduit aux frontières, alors que son procès en appel allait débuter. «Il m'ont pris mon chien et tous mes effets personnels», nous confiera-t-il. Dans un dossier qu'il a daigné nous livrer une copie, il est clair que ce jeune Algérien a frappé à toutes les portes, y compris à celles du ministère des Affaires étrangères, de l'ambassade d'Algérie à Genève, ainsi qu'à celle des autorités fédérales de Suisse, mais en vain, apparemment. Accusant les services de police du canton fédéral tessinois et, plus exactement, de Lugano, «de violence, de discrimination raciale, d'abus d'autorité, d'enlèvement et de non-assistance à personne en danger», il a fait état de la participation de neuf policiers à son passage à tabac. Dossiers médicaux de médecins suisses à l'appui, la jeune victime dit souffrir de répercussions sur le plan psychologique, notamment des séquelles post-traumatiques, à la suite de cette sombre histoire, qui n'honore pas les autorités suisses. Pourtant, avant cet incident, la situation d'Anouar Maâchou était ordinaire et bien rangée. Travaillant dans le secteur du bâtiment et de la construction, il gagnait bien sa vie et passait pour être un bon citoyen. De récit en récit, il nous a fait des révélations au sujet de son incarcération, et des conditions déplorables dans un centre de transit pour immigrants étrangers, dans cette ville. «J'ai perdu 50 kilogrammes, quand j'étais dans ce centre...», nous confiera-t-il encore, et d'ajouter: «J'étais en règle. J'avais un compte bancaire, carte de sécurité sociale, le permis de séjour, etc...». Sujet des crises d'épilepsie, Maâchou a frôlé la mort, à cause de ce terrible incident, où «neuf policiers se sont acharnés sur lui, avant de le transférer en prison, dans un état second». À croire que même la Suisse, jusque-là épargnée par le fléau du racisme, a fini par tomber sous son emprise.


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