Algérie

«Ma visite montre le soutien des Etats-Unis à un partenaire important» Au sujet de son déplacement à Alger, le commandant de l'Africom déclare :



Dans une interview parue dans le dernier numéro du magazine marocain Maroc-Hebdo, le général américain, Carter F. Ham, commandant en chef de l'Africom, a déclaré que le but principal de sa récente visite en Algérie était de «montrer le soutien des Etats-Unis à un pays partenaire important dans la région, de discuter des domaines potentiels de coopération mutuelle et de solliciter des points de vue régionaux sur la situation au Mali». Le général Ham qui a effectué, les 29 et 30 septembre dernier, une visite en Algérie, au cours de laquelle il a été reçu par le président Abdelaziz Bouteflika, a également affirmé que le but de son séjour à Alger était de «poursuivre le dialogue, l'interaction avec les hauts dirigeants algériens» et «franchement, d'exprimer mes remerciements au gouvernement algérien pour la sécurité qu'ils ont fournie à l'ambassade des Etats-Unis et à notre ambassadeur». Revenant sur la crise qui secoue le Mali, le général Ham a réitéré la position des Etats-Unis qui ne prévoient pas une intervention militaire dans cette zone. Il a déclaré que son pays n'envisage pas et n'a aucune intention d'envoyer des troupes américaines sur le sol malien. «Je pense qu'il vaut mieux qu'une telle opération soit menée par les membres de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest)», a-t-il dit. Il a ajouté que son pays peut fournir son appui tels que «l'aide logistique, les renseignements qui pourraient faciliter les opérations mais il n'y aura pas de troupes américaines sur le terrain». Pour rappel, le général Carter Ham avait affirmé, lors d'une conférence de presse à Alger, que «la seule alternative qui ne pourrait pas exister, c'est la présence militaire américaine dans le nord du Mali». Il avait également déclaré, à l'issue de l'audience que lui avait accordée le président Bouteflika, que «l'Algérie et les Etats-Unis d'Amérique sont tout à fait d'accord sur une priorité : le peuple malien doit avoir l'opportunité de choisir librement son gouvernement et de vivre dans la paix et la sécurité». De Ouagadougou, où il s'est rendu après sa visite à Alger, le haut commandant des forces armées américaines en Afrique avait estimé que la solution de la crise dans le nord du Mali, occupé par des islamistes armés, n'était pas «uniquement» militaire, mais aussi politique. «Les défis qui se posent au niveau du Mali doivent être d'abord résolus au plan politique, tout en prenant en compte l'aspect humanitaire», avait-t-il dit. Il s'agit là de la même position prônée par l'Algérie depuis le début de la crise malienne. Et c'est cette position américaine qui freine les ardeurs de Paris. Lors du sommet sur le Mali et le Sahel, tenu en marge de la 67e Assemblée générale de l'ONU, la délégation américaine a exprimé ses doutes, à travers l'intervention de la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton, en faveur d'une restauration préalable de l'Etat de droit au Mali. En fait, les divergences entre la France et les Etats-Unis portent davantage sur la question du calendrier que sur la nécessité d'une intervention militaire. La délégation américaine s'est déclarée pour la tenue d'élections qui permettront la reconstruction d'un ordre démocratique et légal avant toute intervention. François Hollande, le président français, a estimé quant à lui, que les élections ne pouvaient pas être organisées au Mali tant que le territoire était divisé et le Nord toujours entre les mains des groupes terroristes. Le Secrétaire général des Nations unies, M. Ban Ki-moon, était, lui aussi, resté prudent face aux requêtes pressantes de Paris et Bamako. «Toute solution militaire (') devrait être envisagée avec une extrême prudence. Elle pourrait avoir de graves conséquences humanitaires», avait averti Ban Ki-moon.Ces réticences jettent un doute sur la capacité de la France et du Mali à convaincre le Conseil de sécurité pour une intervention rapide des troupes étrangères sur le sol malien, et renforcent, en même temps, la position de l'Algérie qui a décidé d'envoyer, mercredi dernier, son ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, pour défendre à Paris son approche d'une solution politique négociée.

H. Y.


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