M'urs oratoires

S'il y a un enseignement à tirer de la récente sortie du SG du FLN, c'est indubitablement la décadence du discours politique. S'appuyant généralement sur un topo doxique, nationalisme-doxa, le discours du SG du FLN s'est vite conjugué à une diatribe à l'encontre de symboles politiques et sécuritaires de la nation.Le parti, qui par le passé avait fait trembler les grandes figures de la politique internationale et de surcroît coloniale, n'est-il pas devenu une arène où l'on joue avec les constantes nationales au nom d'un ethos moraliste ' L'éternelle épiphrase «gloire à nos martyrs» est constamment mise en valeur afin d'escamoter cette impuissance à élever le niveau du discours politique au rang d'un débat constructif et mobilisateur de l'opinion. Conformément aux traités rhétoriques, c'est l'argumentation par l'absurde qui semble prendre le dessus par un pathos suscitant la colère et incitant à la haine.«Les passions sont les causes qui font varier les hommes dans leurs jugements et ont pour consécutions la peine et le plaisir, comme la colère, la pitié, la crainte, et toutes les autres émotions de ce genre, ainsi que leurs contraires», disait Aristote (dans son fameux Les Belles Lettres). Quelles belles lettres espère-t-on atteindre avec un tel type de discours 'Un topos narratif que nous choisissons de nommer «complot» est semble-t-il convoqué. Le SG du FLN, qui à travers ses déclarations, malheureusement applaudies, semble insinuer que l'Algérie serait victime d'un «complot» à l'aide d'une subjection, en répondant à lui-même dans un simulacre de dialogue pour désigner les coupables. Cette situation est présentée comme réelle et attestée par une série d'assomptions dénotant beaucoup plus d'un effet populiste que d'une stratégie persuasive éclairée.